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[L'Assassin Royal 2]L'assassin du roi

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puis s’enfuit vers sa chambre. Brodette me tint la porte<br />

ouverte ; elle avait la bouche inexpressive et l’air réservé.<br />

« Eh bien ? fis-je en passant devant elle, car je savais<br />

qu’elle avait encore quelque chose à me dire.<br />

ŕ Je songeais que vous ressemblez beaucoup à votre père,<br />

observa-t-elle d’un ton revêche. Mais en moins tenace. Il ne<br />

baissait pas les bras aussi facilement que vous. » Et elle me<br />

ferma la porte au nez.<br />

Je contemplai un moment l’huis clos, puis me dirigeai vers<br />

ma chambre. Il fallait que je change le pansement de ma<br />

blessure au cou. Je montai une volée de marches et le bras me<br />

lançait à chaque pas ; et je m’arrêtai sur mon palier. Je restai<br />

quelques instants à regarder les bougies brûler dans leurs<br />

supports, puis je grimpai la volée suivante.<br />

Je frappai à la porte plusieurs minutes <strong>du</strong>rant. A mon<br />

arrivée, la lueur jaune d’une chandelle filtrait sous le battant,<br />

mais quand j’avais commencé à frapper, elle s’était<br />

brusquement éteinte. Je pris mon poignard et tentai sans<br />

discrétion de débloquer le verrou. Elle l’avait changé ;<br />

apparemment, il y avait aussi une barre, trop lourde pour que<br />

je la soulève de la pointe de ma lame. J’abandonnai et m’en<br />

allai.<br />

Descendre est toujours plus facile que monter ; cela peut<br />

même devenir trop facile lorsqu’on a un bras blessé. Je<br />

contemplai la dentelle blanche des vagues qui se brisaient sur<br />

les rochers, loin en dessous de moi. Œil-de-Nuit ne s’était pas<br />

trompé : la lune avait réussi à pointer le nez. La corde glissa un<br />

peu entre mes doigts gantés et mon bras blessé <strong>du</strong>t supporter<br />

mon poids ; je grognai. Il n’y en a plus pour longtemps, me<br />

répétai-je, et je me laissai encore descendre de deux pas.<br />

La saillie de la fenêtre de Molly était moins large que je ne<br />

l’espérais et je gardai la corde enroulée autour de mon bras en<br />

y prenant pied. La lame de mon poignard s’inséra sans<br />

difficulté dans l’interstice des volets mal joints. Le loqueteau <strong>du</strong><br />

haut avait déjà cédé et je travaillais sur celui <strong>du</strong> bas quand<br />

j’entendis la voix de Molly s’élever de l’intérieur.<br />

« Si tu entres, je hurle. Et les gardes viendront.<br />

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