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[L'Assassin Royal 2]L'assassin du roi

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qu’elle m’observait sans se cacher. Je revins à Molly et quelque<br />

chose céda en moi. En quatre pas, je traversai la pièce, puis je<br />

m’agenouillai près de son fauteuil et, comme elle s’écartait de<br />

moi, je pris sa main et la portai à mes lèvres.<br />

« FitzChevalerie ! » Le ton de Patience était indigné. En<br />

tournant la tête, je la vis dans l’ouverture de la porte. Ses lèvres<br />

pincées exprimaient la colère. Je regardai Molly à nouveau.<br />

Elle avait détourné le visage. Sans lui lâcher la main, je dis<br />

calmement : « Je n’en puis plus. Tant pis si c’est une bêtise,<br />

tant pis si c’est dangereux, et peu importe le qu’en-dira-t-on : je<br />

ne peux pas rester éternellement séparé de toi. »<br />

Elle retira sa main et je <strong>du</strong>s la laisser pour ne pas lui faire<br />

mal. Mais je saisis sa robe et m’accrochai à un pli comme un<br />

enfant têtu. « Parle-moi, au moins ! implorai-je, mais ce fut<br />

Patience qui répondit.<br />

ŕ FitzChevalerie, ce n’est pas séant. Cesse<br />

immédiatement !<br />

ŕ Il n’était pas non plus séant, ni judicieux, ni raisonnable<br />

de la part de mon père de vous courtiser. Pourtant, il n’a pas<br />

hésité. Je pense qu’il partageait tout à fait mon état d’esprit<br />

actuel. » Je n’avais pas détourné les yeux de Molly.<br />

Ma repartie ré<strong>du</strong>isit un instant Patience à un silence<br />

stupéfait.<br />

Mais alors Molly posa son ouvrage et se leva ; elle s’écarta<br />

de moi et, quand il devint évident que je devais soit lâcher sa<br />

robe, soit déchirer le tissu, je la laissai aller. Elle s’éloigna d’un<br />

pas. « Si ma dame Patience veut bien m’excuser pour la soirée ?<br />

ŕ Certainement, répondit Patience, d’un ton où ne perçait<br />

pourtant nulle certitude.<br />

ŕ Si tu t’en vas, je n’ai plus rien au monde. » C’était trop<br />

théâtral, je le savais ; j’étais toujours à genoux près de son<br />

fauteuil.<br />

« Si je reste, vous n’y gagnerez rien. » Molly parlait avec<br />

calme tout en ôtant son tablier, puis en le suspendant à un<br />

crochet. « Je suis une servante. Vous êtes un jeune noble, de la<br />

famille royale. Il ne peut rien y avoir entre nous. J’ai fini par le<br />

comprendre au cours des dernières semaines.<br />

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