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[L'Assassin Royal 2]L'assassin du roi

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Aucun nom dans aucune histoire, passée ou à venir. Mais je t’ai<br />

vu en prendre un, FitzChevalerie Loinvoyant. Et je veillerai à ce<br />

que tu en sois digne. » Il s’approcha de moi, me saisit par les<br />

épaules. « Toi et moi, Fitz, nous sommes ici pour changer<br />

l’avenir <strong>du</strong> monde. Pour maintenir en place le petit caillou dont<br />

la disparition pourrait provoquer la chute <strong>du</strong> rocher.<br />

ŕ Non. » Un f<strong>roi</strong>d terrible m’envahissait. Je me mis à<br />

trembler, mes dents à claquer, les lucioles à étinceler à la lisière<br />

de mon champ de vision Une crise ! J’allais avoir une crise, et<br />

devant le fou ! « Va-t’en ! m’écriai-je, incapable de supporter<br />

cette idée. Sors d’ici ! Vite ! Vite ! »<br />

C’était la première fois que je voyais le fou stupéfait. Sa<br />

mâchoire s’affaissa et sa bouche béante révéla ses petites dents<br />

blanches et sa langue pâle. Il me tint encore un instant par les<br />

épaules, puis il laissa retomber ses mains. Sans m’inquiéter de<br />

ce qu’il pouvait penser de sa brutale expulsion, j’ouvris la porte<br />

en lui faisant signe de sortir et il s’éclipsa. Je refermai, mis le<br />

verrou, puis me dirigeai vers mon lit, submergé par des vagues<br />

d’obscurité. Je m’effondrai le nez dans les couvertures.<br />

« Molly ! m’exclamai-je. Molly ! Sauve-moi ! » Mais je savais<br />

qu’elle ne m’entendait pas et je sombrai seul dans les ténèbres.<br />

Eclat de cent chandelles, festons de sapin, guirlandes de<br />

houx, branches nues et noires décorées de sucres d’orge<br />

scintillants pour le plaisir de l’œil et <strong>du</strong> palais ; claquement des<br />

épées de bois des marionnettes et cris ravis des enfants quand<br />

la tête <strong>du</strong> prince Bigarré sauta de ses épaules et s’envola pardessus<br />

le public. Bouche grande ouverte de Velours sur une<br />

chanson paillarde tandis que ses doigts dansaient de leur<br />

propre volonté sur les cordes de sa harpe. Une bouffée d’air<br />

glacé quand les grandes portes s’ouvrirent et qu’un nouveau<br />

groupe hilare vint se joindre à la foule de la Grand-Salle.<br />

Lentement, je commençais à comprendre qu’il ne s’agissait<br />

plus d’un rêve, que c’était bel et bien la fête de l’Hiver, où je me<br />

promenais parmi les fêtards, la mine affable, souriant à chacun<br />

sans voir personne. Je battis paresseusement des paupières ; je<br />

*<br />

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