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[L'Assassin Royal 2]L'assassin du roi

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Je ne relevai pas le commentaire. « Tu as grandi, fis-je.<br />

ŕ Oui. Toi aussi. Et tu es malade. Et tu as dormi<br />

longtemps. Et maintenant, tu es réveillé, tu as pris un bain et tu<br />

as mangé. Tu as toujours une tête épouvantable. Mais tu ne<br />

pues plus. L’après-midi tire à sa fin. Il y a d’autres évidences<br />

que tu aimerais passer en revue ?<br />

ŕ J’ai rêvé de toi, pendant mon absence. »<br />

Il m’adressa un regard <strong>du</strong>bitatif. « Ah ? Je suis touché. La<br />

réciproque n’est pas vraie, je regrette.<br />

ŕ Tu m’as manqué », dis-je, et je savourai l’expression de<br />

surprise qui passa en un éclair sur ses traits.<br />

« Très comique. Cela explique-t-il tes bouffonneries de ces<br />

derniers jours ?<br />

ŕ Je suppose. Assieds-toi et dis-moi ce qui s’est passé ici<br />

pendant que je n’étais pas là.<br />

ŕ Impossible : le <strong>roi</strong> Subtil m’attend. Ou plutôt il ne<br />

m’attend pas, et c’est précisément pourquoi je dois aller le voir.<br />

Quand tu iras mieux, tu devrais en faire autant. Surtout s’il ne<br />

t’attend pas. » Il ouvrit soudain la porte et sortit. Puis, tout<br />

aussi brusquement, il se pencha en arrière et tendit vers moi<br />

une manche ridiculement longue dont il agita les clochettes.<br />

« Adieu, Fitz. Je t’en prie, à l’avenir, essaye de te débrouiller un<br />

peu mieux pour éviter qu’on ne t’assassine. » Et la porte se<br />

referma sans bruit derrière lui.<br />

Je me retrouvai seul et me versai une tasse de thé que je<br />

sirotai. La porte se rouvrit ; je levai les yeux, pensant voir le<br />

fou. Mais ce fut Brodette qui jeta un coup d’œil discret, et<br />

annonça : « Ah, il est réveillé », puis, d’un ton sévère :<br />

« Pourquoi ne pas avoir averti que vous étiez épuisé ? J’ai cru<br />

mourir de peur à vous voir dormir ainsi toute la journée ! » Et<br />

sans y être invitée, elle entra, des draps et des couvertures<br />

propres dans les bras et dame Patience sur les talons.<br />

« Oh, il est réveillé ! » s’exclama celle-ci, comme si elle<br />

n’avait pas cru Brodette. Elles ne tenaient aucun compte de<br />

mon humiliation à les recevoir chez moi en chemise de nuit ;<br />

dame Patience prit place sur mon lit tandis que Brodette<br />

s’affairait à ranger la pièce. Etant donné la maigreur de mes<br />

possessions, il n’y avait guère à y faire, mais la servante empila<br />

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