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[L'Assassin Royal 2]L'assassin du roi

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Je fis un bond en l’air comme si je venais de me faire<br />

piquer, puis tournai sur moi-même en m’attendant bêtement à<br />

trouver Loupiot derrière moi. Il n’était pas là, naturellement. Je<br />

tendis mon esprit, mais il n’était pas avec moi ; je cherchai plus<br />

loin et le découvris en train de somnoler dans la paille de la<br />

chaumière. Ne fais pas ça, le prévins-je. N’entre pas dans ma<br />

tête, sauf si je te le demande.<br />

Consternation. Qu’attends-tu de moi ?<br />

N’entre pas dans ma tête, sauf si je le souhaite.<br />

Mais comment savoir alors si tu le souhaites ou non ?<br />

Je chercherai ton esprit quand ce sera nécessaire.<br />

Long silence. Et je chercherai le tien quand ce sera<br />

nécessaire, fit-il. Oui, c’est ça, l’esprit de la meute : appeler<br />

quand on a besoin d’aide et être toujours prêt à recevoir un<br />

appel. Nous sommes de la même meute.<br />

Non ! Ce n’est pas ce que je veux dire ! Je t’explique que tu<br />

ne dois pas entrer dans ma tête quand je n’ai pas envie de ta<br />

présence. Je ne veux pas partager sans cesse mes pensées avec<br />

toi.<br />

Ça n’a aucun sens. Dois-je ne respirer que lorsque tu<br />

n’aspires pas d’air ? Ton esprit, le mien, tout ça, c’est l’esprit<br />

de la meute. Où dois-je penser, sinon là ? Si tu ne veux pas<br />

m’entendre, n’écoute pas.<br />

Confon<strong>du</strong>, j’essayai de débrouiller cette idée, puis<br />

m’aperçus que j’étais planté sur le palier, les yeux dans le<br />

vague. Un petit serviteur venait de me souhaiter bonne nuit et<br />

je ne lui avais pas répon<strong>du</strong>. « Bonsoir ! » lançai-je, mais il<br />

m’avait déjà dépassé ; il me jeta pardessus l’épaule un regard<br />

intrigué pour voir s’il devait revenir sur ses pas, mais je lui fis<br />

signe de continuer. Je secouai la tête pour clarifier mes idées<br />

puis me dirigeai vers les appartements de Patience. Je parlerais<br />

à Loupiot plus tard et je lui ferais comprendre ; d’ailleurs, il<br />

serait bientôt libre, hors de portée de la main comme de<br />

l’esprit. Je chassai l’incident de mes pensées.<br />

Je frappai à la porte de Patience et l’on me fit entrer. Je vis<br />

que Brodette, prise d’une de ses crises périodiques de<br />

rangement, avait remis un semblant d’ordre dans la pièce ; il y<br />

avait même un siège libre. Les deux femmes paraissaient<br />

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