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Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

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FORMES PARTICULIÈRES D’ORGANISATION DU TRAVAIL 111<br />

Environ 35 % des journées de travail effectuées à l’occasion des séances d’entraide ont été<br />

fournies <strong>dans</strong> le cadre de la parenté patrilinéaire. L’entraide à l’intérieur des patrilignages demeure<br />

donc une coutume vivante. L’accord rabense est conclu le plus souvent entre cousins parallèles. Il<br />

n’y a aucun cas de rabense entre oncle <strong>et</strong> neveu, ni entre frères ; mais on a relevé un cas de rabense<br />

entre père <strong>et</strong> fils l.<br />

Un peu moins de 30 % des journées de travail rabense ont été fournies <strong>dans</strong> le cadre du voisinage<br />

des champs par des cultivateurs qui ne sont pas voisins de quartier. Les cultivateurs mossi ne supportent<br />

pas allègrement de travailler seuls sur des champs voisins: l’idée de joindre leurs efforts<br />

s’impose à eux avec force quand elle naît de la situation concrète <strong>et</strong> pénible de deux travailleurs<br />

occupés isolément sur des champs proches l’un de l’autre.<br />

Un cinquième environ des journées de travail rabense ont été effectuées par des cultivateurs<br />

dont l’habitat est voisin 2.<br />

Enfin, 13 % des journées de travail rabense ont été fournies <strong>dans</strong> le cadre de la parenté utérine<br />

entre cousins croisés.<br />

En ce qui concerne les rabense de célibataires, plus de la moitié des journées de travail ont été<br />

fournies <strong>dans</strong> le cadre du simple voisinage des champs. Un tiers des journées de travail a été effectué<br />

<strong>dans</strong> le cadre de la parenté utérine entre cousins croisés: ce pourcentage élevé indique l’importance<br />

des liens qui unissent un jeune homme à la famille de son oncle maternel. Mais on n’a relevé qu’un<br />

cas d’entraide entre célibataires de même patrilignage (entre cousins parallèles), <strong>et</strong> un cas de rabense<br />

de célibataires entre individus habitant des enclos voisins.<br />

e) CULTURES ET FAçoNs CuLTutiL~s EFFECTUÉES LORS DES SÉANCES D'ENTRAIDE.<br />

Près des neuf dixièmes des séances d’entraide de type rubense ont été organisées pour la culture<br />

des sorghos <strong>et</strong> du mil, Ies autres ont été effectuées sur les champs de coton. C<strong>et</strong>te proportion résulte<br />

du fait déjà noté que la culture des mils est prioritaire par rapport à celle du coton: les champs de<br />

sorgho <strong>et</strong> de mil sont les plus vastes, ceux qui exigent le plus de travail, <strong>et</strong> qui sont toujours cultivés<br />

en premier lieu parce qu’ils d.oivent fournir la nourriture quotidienne.<br />

Rares sont actuellement les cultivateurs de Dakola qui font une distinction entre les rabense<br />

consacrés aux mils <strong>et</strong> ceux consacrés au coton; quand la culture des mils est en bonne voie, on passe<br />

au coton. Du reste, c<strong>et</strong>te culture demeure assez bien intégrée <strong>dans</strong> le cadre de l’économie de subsistance:<br />

<strong>dans</strong> la plupart des cas, il ne s’agit pas vraiment d’une culture de rapport introduisant<br />

directement <strong>dans</strong> l’économie monétaire, mais d’un secteur marginal de l’économie de subsistance<br />

destiné à assurer le paiement de l’impôt.<br />

Les sarclages furent les seules façons culturales effectuées lors des séances d’entraide en 1964:<br />

environ 60 % de premiers sarclages <strong>et</strong> le reste de sarclages d’entr<strong>et</strong>ien. C<strong>et</strong>te entraide intervient donc<br />

au moment où les activités <strong>agricoles</strong> présentent un goulot d’étranglement: c’est de l’emploi du temps<br />

de ces quelques semaines que dépend la survie. C’est donc un moment où l’entraide est particuliè.<br />

rement utile d’un point de vue matériel <strong>et</strong> où elle prend en même temps la plus haute signification<br />

sociale.<br />

f) ORGANISATION DE LA CONSOMMATION LORS DES SÉANCES D'ENTRAIDE.<br />

Il y a peu d’années, les cultivateurs qui participaient à des rubense recevaient leur nourriture<br />

de leur propre maison. Ou bien ils mangeaient avant leur départ aux champs, ou ils se restauraient<br />

à leur r<strong>et</strong>our, ou encore leurs femmes apportaient la nourriture au lieu de travail, à la mi-journée.<br />

Dans le troisième cas, la nourriture était mise en commun, <strong>et</strong> les restes étaient ensuite partagés entre<br />

1. Un homme qui a quitté l’unité de production de son père ou de son frère aîné pour fonder une exploitation<br />

personnelle ne conclue généralement pas de rabense avec l’exploitant qu’il a quitté: à cause des raisons qui ont motivé<br />

leur séparation.<br />

2. Une partie de c<strong>et</strong>te catégorie de journées de travail a été fournie sur des champs voisins, attenants aux enclos<br />

familiaux.

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