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Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

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80 ACTIVITÉS AGRICOLES ET CHANGEMENTS SOCIAUX DANS L’OUEST-MOSSI<br />

à une charrue à traction bovine - l’attelage <strong>et</strong> la charrue viennent de Kona (localité située à plus de<br />

15 km au nord-est de Dakola). Les cultivateurs ont pleine conscience de la valeur de c<strong>et</strong>te nouvelle<br />

technique. C!eux qui, en 1967, avaient préparé leurs champs au moyen d’une houe traditionnelle, en<br />

ignorant qu’il leur serait possible de faire effectuer un vrai labour, ont par la suite demandé que leur<br />

champ soit labouré. Il s’agit d’une véritable révolution <strong>dans</strong> les techniques culturales.<br />

Une autre manière d’enrichir le sol consiste à répartir sur les champs les vieux chaumes enlevés<br />

des toits des cases ou des greniers restaurés ou détruits. Les nattes de paille détériorées (provenant<br />

pareillement des greniers <strong>et</strong> des habitations, ou ayant servi d’enclos) ont la même utilité agricole:<br />

elles sont étendues sur les champs <strong>et</strong> les semis sont effectués <strong>dans</strong> des inter&ces pratiqués entre les<br />

tresses. Ces nattes gardent l’humidité du sol tandis que les pluies sont encore rares au début de la<br />

saison agricole, puis elles sont enfouies <strong>et</strong> se décomposent. Enfin, quelques cultivateurs pratiquent<br />

depuis 1965 le paillage des semis d’ignames.<br />

Les déjections des chauvesouris sont considérées par les cultivateurs comme un engrais d’une<br />

qualité exceptionnelle qui, en raison de sa rar<strong>et</strong>é, est réservé pour la fumure des parcelles de tabac<br />

<strong>et</strong> de légumes indigènes. Dans plusieurs localités des environs de Dakola, ces déjections sont recherchées<br />

<strong>dans</strong> des cavernes situées sous les cuirasses.<br />

Pour une estimation quantitative des pratiques traditionnelles de fumure, on ne peut prendre<br />

en considération que les superficies traitées par fumure domestique ou fumure de parc à bétail; les<br />

autres procédés décrits sont de pratique banale ou, au contraire, ne concernent que des étendues très<br />

réduites r. Mais autant la variation des rendements en fonction de la fumure est évidente, autant il<br />

est difficile d’apprécier quantitativement <strong>et</strong> mCme qualitativement la pratique de la fumure..La compo-<br />

sition <strong>et</strong> la valeur chimique des engrais organiques utilisés sont fort diverses, on ignore les quantités<br />

d’engrais théoriquement nécessaires selon les types de sols 2, <strong>et</strong> les quantités moyennes d’engrais<br />

réellement employées par les cultivateurs. Il y a des différences considérables <strong>dans</strong> l’emploi de la<br />

fumure: une même quantité d’un même fumier peut être utilisée pour engraisser des superficies<br />

variant du simple au quadruple, selon que l’unité de production est riche ou pauvre en bétail, en terres<br />

ou en maind’œuvre. Pour toutes ces raisons, l’enquête quantitative menée sur ce problème <strong>dans</strong> le<br />

cadre de c<strong>et</strong>te étude ne perm<strong>et</strong> pas des conclusions agronomiques précises. Elle m<strong>et</strong> en lumière la<br />

façon dont les cultivateurs tentent de résoudre le problème de la fumure, <strong>et</strong> elle montre combien ce<br />

problème représente pour eux une préoccupation importante.<br />

Le fumier domestique est de composition variable <strong>et</strong> de qualité inégale: il comprend les<br />

déjections des moutons, des chèvres <strong>et</strong> des porcs, la fiente des volailles, les balayures <strong>et</strong> les déch<strong>et</strong>s<br />

domestiques. Ce fumier est généralement rassemblé en un tas à l’extérieur de l’enclos, sans aménagement<br />

de l’endroit où il est conservé. Au moment de la préparation des sols, un peu avant les pred<br />

mières pluies, ce fumier est transporté sur les champs <strong>dans</strong> des paniers: il est soit répandu - c<strong>et</strong>te<br />

opération s’appelle birigen -, soit enfoui <strong>dans</strong> des trous - gyendo. Sur les plus vastes étendues, le<br />

fumier répandu ne sera enterré. qu’à l’occasion du premier sarclage, mais sur les champs d’enclos il<br />

est habituellement enfoui avant les semailles. Pour la pratique du gyendo, les cultivateurs creusent<br />

des trous peu profonds à l’aide d’une houe à lame épaisse <strong>et</strong> étroite, <strong>et</strong> ils y déposent une pincée de<br />

1. Cf. ROUAMBA s.d., (p. 12) : « Il revient aux jeunes de la famille de sillonner la nature avec de grands paniers<br />

pour rapporter l’indispensable fumier animal. » C<strong>et</strong>te pratique n’est pas habituelle <strong>dans</strong> la région de Dakola. On<br />

recherche seulement, en p<strong>et</strong>ite quantité, du fumier destiné à appâter les termites pour l’alimentation des poussins ; ce<br />

fumier rentre ensuite <strong>dans</strong> la composition de la fumure domestique.<br />

2. Il est seulement question, <strong>dans</strong> ce paragraphe, des engrais traditionnellement empIoyés par les cultivateurs<br />

mossi. A l’instigation d’un ancien combattant conseillé par des agents de la Société d’Aide Technique <strong>et</strong> de Coopération,<br />

quelques cultivateurs ont employé en 1967 de l’engrais chimique, pour expérimentation sur p<strong>et</strong>ites parcelles. Ces<br />

comportements novateurs seront étudiés séparément.<br />

PL. VII. - Ci-contre : Entr<strong>et</strong>ien <strong>et</strong> restauration de la fertilité des sols.<br />

1. Parc à balanzans, a Pélla. - 2. Zébus <strong>dans</strong> la r<strong>et</strong>enue d’eau de Samba. - 3. Ramassage de déjections de chauve-souris,<br />

<strong>dans</strong> une caverne près de Koulouéogo. - 4. P<strong>et</strong>it pâtre avec son troupeau, à Dakola.

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