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Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

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FORMES PARTICULIÈRES D’ORGANISATION DU TRAVAIL 127<br />

près du champ où travaillent ses compagnes ; elle est parée de vêtements d’apparat <strong>et</strong> de bijoux, <strong>et</strong><br />

un enfant chasse avec un éventail les mouches qui l’importunent.<br />

d) LES CULTURES DE nuum.<br />

Tout cultivateur peut demander à un nuum de sa localité ou d’une localité voisine, de venir<br />

cultiver pour lui. Les nuum-koobo les plus fréquents sont les sarclages d’entr<strong>et</strong>ien. Les naum ne<br />

pratiquent pas les opérations de débroussement, de n<strong>et</strong>toyage <strong>et</strong> préparation des champs, ni les<br />

semailles, car ils ne sont habituellement fondés que plus tard. II est assez rare .que les nuum fassent<br />

les premiers sarclages, parce que c<strong>et</strong>te façon culturale doit être effectuée à un moment où les jeunes<br />

ne sont pas libres de quitter les champs de leurs parents.<br />

Lorsque les nunumse travaillent pour le compte d>un cultivateur qui les a appelés, celui-ci peut<br />

les nourrir <strong>et</strong> leur donner de la bière de mil afin de les stimuler au travail. C’est une pratique de plus<br />

en plus courante, mais nullement obligatoire. Ce ne sera en eff<strong>et</strong> qu’au moment de la récolte qu’il<br />

devra leur fournir une rémunération en nature : un ou plusieurs paniers de mil, selon l’accord préalable<br />

établi en fonction de l’importance du service demandé.<br />

Les séances de culture de nuum sont toujours joyeuses, surtout quand il y a nourriture <strong>et</strong> bière.<br />

Les plaisanteries n’ont pas de cesse que le travail ne soit terminé, les siffl<strong>et</strong>s encouragent les nanurnse<br />

<strong>et</strong> le tam-tam leur impose un rythme de culture rapide. Les garçons se montrent particulièrement<br />

acharnés à la tâche quand ils reçoivent la visite des jeunes filles.<br />

e) LA FÊTE DU 7IUUm.<br />

Après les récoltes, chaque association célèbre avec éclat une fête où sont consomm& les produits<br />

reçus pour les travaux culturaux effectués au cours de la saison. C<strong>et</strong>te fête est l’aboutissement <strong>et</strong> en<br />

quelque sorte l’accomplissement de la société. L’annonce en est faite longtemps à l’avance sur tous<br />

les marchés proches, afin que l’affluence soit nombreuse le jour de la fête.<br />

Les responsables du nuum, en accord avec le kombi-naubu, font préparer de la bière <strong>et</strong> du<br />

gâteau avec les sorghos <strong>et</strong> le mil gagnés lors des séances de culture. Eventuellement, ils utilisent l’argent<br />

reçu ou épargné pour ach<strong>et</strong>er du riz, de la volaille ou du p<strong>et</strong>it bétail afin d’améliorer le repas. Le<br />

kombi-nuubu se fait une obligation d’honneur d’apporter sa contribution personnelle au festin.<br />

A l’endroit où doit se tenir la fête, les nunumse préparent les modestes décors des fêtes coutumières<br />

<strong>et</strong> administratives. Des chaises longues <strong>et</strong> des peaux sont disposées à l’emplacement où<br />

prendront place les autorités traditionnelles du naam, tandis que des chaises <strong>et</strong> une table sont<br />

préparées pour les autorités administratives. Dans la mesure du possible, des cahiers ou des revues,<br />

des verres <strong>et</strong> des bouteilles (même vides) garniront c<strong>et</strong>te table; <strong>et</strong> on aura parfois fabriqué un télé- ’<br />

’ phone rudimentaire avec des boîtes d’allum<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> de la ficelle l.<br />

Chaque membre du nuam revêt les habits <strong>et</strong> les insignes de sa dignité ou de sa fonction, <strong>et</strong> se<br />

comporte selon son modèle 2., Le chef, revêtu d’un grand boubou <strong>et</strong> coiffé d’un bonn<strong>et</strong> de commandement,<br />

est allongé sur une chaise longue, ayant à ses pieds des pages accroupis. Pour s’adresser à lui,<br />

il faut faire les salutations coutumières <strong>et</strong> passer par les dignitaires de sa cour; on lui apporte des<br />

cadeaux pour présenter des requêtes. Le commandant de cercle porte cravate, veste <strong>et</strong> lun<strong>et</strong>tes ; il<br />

est entouré de gendarmes <strong>et</strong> parle avec autorité, seuls les fonctionnaires le côtoient sans crainte.<br />

Vêtu d’une blouse blanche, le docteur manipule des comprimés. Les gendarmes, chargés de l’ordre<br />

public, sont toujours menaçants. Et de nombreux musiciens <strong>et</strong> chanteurs louent les mérites des<br />

nunumse .<br />

1. Pendant les fêtes de naam, on assiste à de longues conversations téléphoniques avec des interlocuteurs<br />

imaginaires de haut rang social: un nanambga. rehausse toujours son prestige en s’adressant à haute voix, par téléphone,<br />

au Président de la République de Haute Volta ou bien au Général de Gaulle ! .<br />

2. Ces habits sont, pour une part, prêtés par des fonctionnaires en poste aux environs. Les anciens militaires<br />

prêtent ce qui reste de leurs uniformes. Certaines tenues pittoresques proviennent de la friperie vendue au marché<br />

(jaqu<strong>et</strong>tes d’huissier, pantalons de cérémonie, melons, <strong>et</strong>c.).

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