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Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

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196 ACTIVITÉS AGRICOLES ET CHANGEMENTS SOCIAUX DANS L’OUE?ST-MOSSI<br />

La proportion des mariages avec des femmes évadées par rapport à l’ensemble des unions<br />

contractées par des célibataires est supérieur à 7 % ; mais le pourcentage des mariages avec des femmes<br />

évadées par rapport à l’ensemble des unions contractées par des hommes déjà mariés n’est que de’4 %.<br />

Plus des trois quarts des mariages avec des femmes évadées sont contractés par des célibataires, <strong>et</strong><br />

un peu moins d’un cinquième par des monogames.<br />

C’est la classe d’âge de trente à trente-neuf ans qui fournit le plus important contingent de<br />

femmes remariées après évasion : plus de 11 % des femmes de c<strong>et</strong>te tranche d’âge. Pour les tranches<br />

d’âge précédente <strong>et</strong> suivante, les pourcentages des femmes évadées <strong>et</strong> remariées sont environ de cinq<br />

seulement.<br />

Par ailleurs, les mariages par consentement mutuel avec des femmes évadées se caractérisent,<br />

comme les mariages par enlèvement, par le fait que l’écart d’âge entre les époux est en moyenne<br />

n<strong>et</strong>tement plus faible que pour les autres types de mariage. Ainsi, les mariages avec des femmes évadées<br />

représentent 16 % de l’ensemble des unions contractées par des époux de même âge.<br />

3. Le mariage avec une femme divorcée ou répudiée, ou avec une veuve libre.<br />

a) DÉFINITION.<br />

Les femmes divorcées ou répudiées, relativement nombreuses, peuvent normalement<br />

contracter de nouvelles unions matrimoniales selon leur choix. Plus rares sont les veuves laissées<br />

libres de se remarier, celles donc qui n’ont pas été héritées par les parents de leur mari défunt - soit<br />

par défaut de parents, soit à la suite de querelles avec les héritiers.<br />

Une femme libre est habituellement assez peu considérée. Lorsqu’il s’agit d’une divorcée ou<br />

d’une répudiée, l’échec de son précédent mariage la rend suspecte - on lui prête volontiers mauvais<br />

caractère; <strong>et</strong> quand il s’agit d’une veuve, le décès de son mari lui est parfois imputé. D’autre part,<br />

le mariage avec une femme libre a peu d’implications sociales : il n’engendre pas d’alliance entre les<br />

lignages des partenaires, ni des hostilités comme celles qui, lors des ‘enlèvements, sont parfois à,<br />

l’origine d’importantes restructurations des relations sociales. L’union avec une femme libre est<br />

perçue comme une forme plus ou moins stable de concubinage, un mode de relation marginal <strong>et</strong><br />

peu efficace <strong>dans</strong> l’ordre social. Cependant, les femmes libres ne tardent jamais à trouver un mari:<br />

nombreux sont en eff<strong>et</strong> les hommes, <strong>et</strong> en particulier les célibataires, qui les recherchent <strong>et</strong> les<br />

accueillent avec empressement. Ce genre dunion n’est pas onéreux <strong>et</strong> peut être rompu à tout moment<br />

sans entraîner de conséquences fâcheuses pour les partenaires ou leurs familles.<br />

b) ANALYSE.<br />

Les unions contractées avec des femmes libres (divorcées, répudiées ou veuves) représentent<br />

‘près de 8 % de l’ensemble des mariages recensés à Pilimpikou.<br />

La moitié des femmes gourounsi, le cinquième des femmes silmi-mossi <strong>et</strong> le dixième des femmes<br />

yarse mariées à Pilimpikou ont été femmes libres au moment de leur dernier mariage. A part ces groupes<br />

extérieurs à l’ensemble mossi, ce sont les Ninisi qui ont fourni, proportionnellement à leur importance<br />

numérique, le plus de femmes libres remariées - 16 %. Ce pourcentage est le plus faible chez<br />

les Mowambo - à peine supérieur à un -, <strong>et</strong> il varie de six à huit pour les autres groupes socio<strong>et</strong>hniques.<br />

Ce sont les Nakomse qui épousent le plus fréquemment les femmes libres - 13 % de l’ensemble<br />

des mariages contractés par les hommes de ce groupe. Chez les Ninisi <strong>et</strong> les Nyonyose, la proportion<br />

des unions contractées avec des femmes libres par rapport à l’ensemble des unions recensées <strong>dans</strong><br />

chaque groupe est respectivement de 7 <strong>et</strong> 8 % ; mais ce pourcentage tombe à deux pour les autres<br />

groupes.

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