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Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

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156 ACTIVITÉS AGRICOLES ET CHANGEMENTS SOCIAUX DANS L’OUEST.MOSSI<br />

1. Distribution des droits de possession entre exploitants de Dakola <strong>et</strong> exploitants des localités voisines.<br />

Environ les trois quarts des terres cultivées qui ont fait l’obj<strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te enqu&e appartiennent<br />

en propre aux exploitants de l’échantillon. Et 15 % de ces terres sont possédées par des cultivateurs<br />

de Dakola qui n’ont pas été touchés par l’enquête. Le reste appartient à des cultivateurs établis <strong>dans</strong><br />

des localités voisines, ou à des cultivateurs habitant Dakola, mais qui prétendent ne dépendre que des<br />

localités voisines : 5 % à des cultivateurs de Tyè, 4 % à des personnes de Bouré (dont la moitié au chef<br />

de canton), <strong>et</strong> 2 % à des cultivateurs de Toèssé. Les terres qui. appartiennent à des personnes ne<br />

dépendant pas de Dakola se subdivisent en deux catégories à peu près égales : les unes sont situées sur<br />

le territoire de Dakola, les autres s’étendent à l’extérieur.<br />

2. Distribution des droits de possession entre quartiers de Dakola.<br />

Pour analyser la répartition des droits de possession entre les membres des, différents quartiers<br />

de Dakola, on a rapporté les superficies faisant l’obj<strong>et</strong> de tels droits au nombre de travailleurs de chaque<br />

quartier. Ce nombre est proportionnel au volume démographique, or on sait que l’instauration<br />

progressive d’un régime foncier rigoureux <strong>et</strong> les partages successifs des droits sur la terre ont été<br />

d’abord déterminés par les besoins des différents groupes <strong>et</strong> leur capacité de travail. Les perturbations<br />

récentes du système traditionnel, n<strong>et</strong>tement sensibles au niveau des p<strong>et</strong>ites unités, n’ont pas encore<br />

atteint les agencements fonciers au niveau des ensembles plus vastes comme les quartiers.<br />

Les informations recueillies lors de l’enquête ne perm<strong>et</strong>tent pas de déterminer avec une<br />

précision <strong>et</strong> une certitude absolues les superficies moyennes possédées en propre par les membres<br />

actifs des divers quartiers, puisque les superficies totales des terres prêtées ou laissées en jachère ne<br />

sont pas connues. Mais ces informations suffisent pour établir la structure de la distribution des<br />

droits de possession. Il semble certain, en eff<strong>et</strong>, que les pourcentages de terres cultivables prêtées ou<br />

laissées en jachère (pourcentages établis par rapport aux terres possédées <strong>et</strong> exploitées par les membres<br />

de chaque quartier) varient peu d’un quartier à l’autre: le manque de terre affecte de contraintes<br />

multiples <strong>et</strong> générales les modalitios de l’utilisation du sol - en particulier les terres exploitées en<br />

quasi permanence qui représentent les trois quarts de l’ensemble des superficies cultivées. Vraisemblablement,<br />

la répartition proportionnelle des droits de possession entre quartiers changerait peu si<br />

toutes les superficies cultivables prêtées ou laissées en jachère étaient ajoutées aux superficies cultivées<br />

qui ont fait l’obj<strong>et</strong> de l’enquête l; <strong>et</strong> les variations qui en résulteraient <strong>dans</strong> la distribution des droits<br />

de possession entre quartiers seraient surtout dues à des disparités de droits sur les zones périphériques<br />

du territoire - c’est-à-dire sur des terres de qualité médiocre, n’ayant qu’une importance accessoire<br />

<strong>dans</strong> le système agraire 2.<br />

Prend-on en considération les terres,mises en culture à Dakola en 1964, on s’aperçoit que les<br />

membres du quartier Loungo, le plus ancien de la localité, contrôlaient au titre des droits de possession<br />

des superficies moyennes de 88 a par personne active. Les travailleurs du quartier Widi, le second<br />

quartier par ordre de fondation, exerçaient des droits de possession sur des superficies moyennes de<br />

121 a. Et pour les quartiers Segden <strong>et</strong> Zemkom, les superficies moyennes possédees par cultivateur<br />

mesuraient respectivement 75 <strong>et</strong> .72 a.<br />

1. Ce point de vue sera confirmé par l’analyse de la répartition des droits d’usage entre les quartiers : ceux qui<br />

cultivent le moins sont précisément ceux qui possèdent le moins de terres <strong>et</strong> qui en empruntent le moins. II faudra<br />

déterminer si c’est une insuffisance en droits de possession qui est la raison d’une moindre extension des cultures<br />

<strong>dans</strong> le quartier Zemkom par exemple, ou si, inversement, le traditionnel manque d’intérêt des Nakomse pour les<br />

activités <strong>agricoles</strong> n’explique pas ; en partie au moins, le fait qu’ils ne se sont pas approprié de plus vastes étendues.<br />

2. Ces remarques sur les conditions d’exploitation des résultats de l’enquête sont valables pour l’ensemble<br />

des analyses portant sur la distribution des droits fonciers.

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