Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

Annexe IV
Le développement
de la production cotonnière
La culture du coton est une tradition très ancienne dans le Mossi. Chaque femme sait filer
le coton; et dans la plupart des enclos familiaux, un ou plusieurs hommes ont appris à le tisser avec
des métiers de fabrication locale. Les vêtements sont confectionnés dans le cadre de la famille; le
tailleur spécialisé n’intervient que pour les habits d’apparat. Le surplus de coton a toujours fait l’objet
d’un commerce traditionnel important. Sur les marchés locaux, les femmes proposent du coton filé
ou, par petits tas, du coton non égréné ; les hommes vendent des bandes de coton tissé, par mesures
de la main ou du coude, ou bien par rouleaux entiers ; on y trouve également, exposés pour la vente,
des pagnes, des culottes et des chemises confectionnés avec des bandes de coton tissées. Autrefois,
les rouleaux de coton étaient en grand nombre acheminés vers le Sahel par des Yarse, et échangés
contre du sel gemme.
Durant la campagne agricole 1964-1965, le cercle de Yako a commercialisé 881 tonnes de coton l;
la part fournie par Ia subdivision de Samba dépassait 339 tonnes. Le quart de la population du cercle
avait donc produit près de 40 % du ,coton vendu à la C.F.D.T. dans ce cercle. Deux années plus tard,
la production avait presque doublé, et la commercialisation de même. Ces résultats ont été obtenus
dans des régions où la densité de la population est considérable - souvent supérieure à 75 habitants
au km2 -, et où le manque de terre impose de sérieuses contraintes au système de production. Au
1. Les chiffres relatifs à l’économie cotonnière cités sans référence dans ce texte nous ont été communiqués.
par la Compagnie Française pour le Développement des Fibres Textiles (C.F.D.T.).
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