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Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

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120 ACTIVITɧ AGRICOLES ET CHANGEMENTS SOCIAUX DANS L’OUEST-MOSSI<br />

un meneur qui entraîne les autres travailleurs par l’exemple <strong>et</strong> la voix. Le bénéficiaire de la séance de<br />

culture suit généralement les cultivateurs pour parfaire le travail que la hâte rend quelquefois médiocre.<br />

Si le tam-tam peut être utilisé pour les sarclages derm<strong>et</strong>ien, il ne I>est presque jamais pour les premiers<br />

sarclages: il porte à accélérer le travail au détriment de sa qualité, les cultivateurs entraînés par le<br />

rythme risquent de confondre les jeunes plants de mil avec les mauvaises herbes, <strong>et</strong> on évite d’imposer<br />

aux travailleurs jeunes <strong>et</strong> vieux une cadence de travail identique. Par contre, on entend sans cesse<br />

des siffl<strong>et</strong>s louer l’ardeur de tel ou tel travailleur, ou la générosité du maître du champ.<br />

b) FRÉQUENCE DES INVITATIONS DE CULTURE.<br />

En 1964, trente unités de production sur soixante-sept organisèrent quarante-cinq sosose<br />

(quarante sososc d’un jour <strong>et</strong> cinq d’une demiejournée). Plus de la moitié des exploitants n’eurent pas<br />

les moyens <strong>sociaux</strong> ou matériels de lancer une, invitation de culture.<br />

Dix-neuf exploitants organisèrent un seul sosougu, sept en organisèrent deux, <strong>et</strong> quatre en orga+<br />

nisèrent trois - aucun exploitant n’a dépassé ce nombre. Les exploitants qui ont organisé trois<br />

invitations de culture se distinguent tous par une position politique ou économique au-dessus de la<br />

moyenne. Guiguemdé Panebsamda est le chef administratif de la localité de Dakola, son unité de<br />

production comprend neuf travailleurs ; Ouédraogo Bénebgnoguemda est doyen du lignage des<br />

Nakomse installé à Zemkom, <strong>et</strong> chef de ce quartier; il contrôle cinq travailleurs. Ouedraogo Péguedin<br />

est ancien sous-officier de l’armée française, pensionné, membre du comité local de l’U.D.V.-R.D.A.,<br />

assesseur au tribunal du premier degré; son unité de production ne compte que trois membres actifs.<br />

Quant à Guiguemdé Tiliguéda, il a un fils boucher <strong>et</strong> un autre qui fait le commerce des noix de kola;<br />

il dirige une unité de production de cinq travailleurs.<br />

L’étude de la structure de la main-d’œuvre des unités de production qui ont organisé des sosose<br />

ne fournit aucune conclusion pertinente au suj<strong>et</strong> de la propension à organiser des invitations de<br />

culture.<br />

On peut estimer que le pourcentage des unités de production qui n’ont pas les moyens d’organiser<br />

des sososc est plus éleve <strong>dans</strong> les localités où l’aspect somptuaire des sosose est plus accentué du<br />

fait d’un niveau de vie plus élevé.<br />

C) VOLUME DE LA MAIN-D'GWVRE MOBILISÉE PAR LES INVITATIONS DE CULTURE.<br />

Le nombre des participants aux sosose varie avec l’importance sociale de celui qui invite. Le<br />

plus p<strong>et</strong>it sosoaga a rassemblé quatre personnes étrangères à l’unité de production bénéficiaire ; le<br />

plus important en a rassemblé trente-cinq. Les sosose qui rassemblent entre quinze <strong>et</strong> dix-neuf invités<br />

représentent plus du tiers des sosose, tandis que ceux qui comptent entre dix <strong>et</strong> quatorze invités<br />

représentent un peu moins du quart, ainsi que ceux rassemblant de vingt à vingt-quatre invités.<br />

Des sondages effectués à Toèssé indiquent que les invitations de culture rassemblent <strong>dans</strong> c<strong>et</strong>te<br />

localité un volume de main-d’oeuvre en moyenne plus élevé qu’à Dakola. Il semble que les sosose<br />

de Dakola soient parmi les moins importants de la région au point de vue du nombre des participants.<br />

Cela peut s’expliquer par deux sortes de raisons. Demeuré plus proche du modèle traditionnel, le<br />

sosouga de Dakola est moins hypothéqué par les nécessités d’une consommation ostentatoire; <strong>et</strong><br />

par conséquent, un nombre relativement important de cultivateurs ont encore la possibilité de<br />

recourir à c<strong>et</strong>te forme de coopération. D’autre part, la méfiance <strong>et</strong> les jalousies qui dominent le climat<br />

psychologique de Dakola empêchent quiconque de réunir un grand nombre de personnes pour une<br />

invitation de culture.<br />

d) CULTURES ET FAçoNs cULTURALES EFFECTUÉES LORS DES INVITATIONS DE CULTURE.<br />

Près des quatre cinquièmes des invitations sosose ont été consacrées à la culture des sorghos <strong>et</strong><br />

du mil. Les autres ont été organisées pour la culture du coton. Le nombre de ces dernières est relati-

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