Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

Conclusion
A première vue, le système agraire pratiqué par les cultivateurs de Dakola et des environs semble
supérieur par son niveau technique à celui de la plupart des agriculteurs de la pénéplaine mossi.
Les terroirs situés entre les collines birrimiennes sont relativement fixes depuis longtemps et font
l’objet d’une exploitation assez intensive, grâce à diverses méthodes élémentaires mais efficaces d’entretien
des sols et de restauration de leur fertilité - aménagement des terres, création et renouvellement
permanent des parcs à l’intérieur de l’aire habitée, recours à de multiples procédés de fumure
végétale et animale. On est tenté d’expliquer cette apparente supériorité agricole par la survivance
entre ces montagnes de vestiges de l’ancienne civilisation agraire des Ninisi l. Mais une analyse
précise du système agricole de Dakola infirme cette hypothèse. La supériorité relative de cette agriculture
s’explique surtout par les possibilités assez exceptionnelles qu’offre le milieu naturel - possibilités
plus systématiquement exploitées depuis que l’expansion démographique pose de difficiles
problèmes d’espace vital. Du reste, en dépit des apparences, plusieurs des traits qui font la médiocrité
du système agraire commun en pays mossi se retrouvent à Dakola: précarité de l’organisation de la
1. Le caractère particulier des habitants des régions montagneuses’de l’ouest du Mossi a été relevé par le
lieutenant L. MARC dès le début du siècle (1909, p. 132) : CC [Les] indigènes de Pilimpikou [. . .] protégés par leurs rochers
contre les attaques des cavaliers Mossi, ont pu longtemps garder une partie de leur indépendance. »