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Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

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ANNEXES 231<br />

Le rapport économique de 1950 prévoyait que 250 tonnes de coton environ seraient exportées<br />

par la subdivisioti ‘.<br />

La C.F.D.T. a inauguré son action par la distribution gratuite de graines d’une variété de coton<br />

sélectionnée - variété Allen -, par un effort de vulgarisation des méthodes modernes de culture,<br />

<strong>et</strong> par l’organisation de la commercialisation. Pour ce premier essai, la C.F.D.T. a concentré son action<br />

sur trois centres: Darigma, Bouré <strong>et</strong> Pilimpikou. Les progrès de la production <strong>et</strong> de la commercialisation<br />

du coton furent relativement rapides sous son impulsion.<br />

En 1951, la C.F.D.T. a distribué trois tonnes de graines Allen; <strong>dans</strong> le cercle de Yako, l’année<br />

suivante, près de cinq fois plus ; <strong>et</strong> en 1953, 47 tonnes de graines ont été distribuées gratuitement 2.<br />

Les superficies cultivées en Allen auraient progressé durant le même temps de 90 ha à 1 148 ha, <strong>et</strong> la<br />

production Allen de 33 tonnes à 158 tonnes. Les quantités de coton commercialisées par la C.F.D.T.<br />

au cours de ces années sont passées de 29 à 55 tonnes, puis à 41 tonnes.<br />

Toutefois, en 1953, les cultivateurs ont préféré vendre leur coton sur les marchés traditionnels<br />

où le cours était supérieur à celui de la C.F.D.T. : le kilogramme de coton y était payé 45 francs CFA<br />

en moyenne, tandis que la C.F.D.T. ach<strong>et</strong>ait à 27 francs CFA seulement le deuxième choix <strong>et</strong> à<br />

32 francs CFA le premier choix. Au reste, les cultivateurs avaient été déçus par une baisse du cours<br />

de la C.F.D.T. : en 1951, le (( coton tout venant » était payé 30 francs CFA le kilogramme, tandis que<br />

le (( coton de qualité 1) valait 35 francs CFA - une baisse de 3 francs CFA par kilogramme correspondait<br />

à peu près à 10 % de la valeur du produit 2.<br />

En 1954, le rapport économique de la subdivision fait état d’une production totale de coton<br />

Allen de 400 tonnes environ, dont 138 ont été commercialisées par la C.F.D.T. Le centre de Pilimpikou<br />

a produit 70 tonnes <strong>et</strong> le centre de Bouré trente-cinq, soit pour ces deux centres un peu plus<br />

du quart de la production totale de la subdivision de Yako. On lit <strong>dans</strong> le même rapport: (( La cause<br />

du coton C.F.D.T. semble définitivement gagnée.. . Les cultures de coton local ~unctutum. ont considérablement<br />

diminué N 4.<br />

Pour parvenir à ces résultats, la propagande auprès des cultivateurs est appuyée par une action<br />

menée auprès des chefs. Le 14 juill<strong>et</strong> 1956, les chefs des cantons de Samba <strong>et</strong> de Dakola reçoivent des<br />

K médailles-récompenses )) offertes par la Chambre de Commerce de Bobo-Dioulasso: pour qu’ils<br />

persuadent les cultivateurs sous leur autorité d’étendre les cultures de coton. D’ailleurs, les chefs<br />

étaient eux-mêmes grands producteurs de coton, recourant au travail prestataire ou aux formes traditionnelles<br />

d’organisation du travail.<br />

Au cours de la campagne 1955-1956, 1 es centres de Batono, Bouré <strong>et</strong> Pilimpikou ont livré à<br />

la C.F.D.T. respectivement 37,57 <strong>et</strong> 97 tonnes de coton; <strong>et</strong> pendant la campagne suivante, la comrnercialisation<br />

par la C.F.D.T. a porté <strong>dans</strong> ces trois centres sur 58, 70 <strong>et</strong> 112 tonnes, soit une augmentation<br />

globale d’environ 25 % 5.<br />

En 1957, la récolte de coton fut très bonne <strong>dans</strong> le cercle de Yako - environ 900 tonnes.<br />

D’après le rapport économique annuel, la commercialisation aurait rapporté aux cultivateurs vingt+<br />

cinq millions de francs CFA environ 6. Aussi, l’impôt put-il être perçu facilement.<br />

Au cours de la campagne agricole 1957-1958, la production commercialisée pour l’exportation<br />

dépassa 640 tonnes. Puis, survint un subit <strong>et</strong> notable fléchissement de la production <strong>et</strong> de la commercialisation:<br />

314 tonnes de coton commercialisées par la C.F.D.T. en 1958-1959, <strong>et</strong> 53 tonnes seulement<br />

l’année suivante (ce qui ne rapporta aux cultivateurs que la somme modique d’environ 1 800 000 francs<br />

CFA).<br />

L’analyse de ce brusque effondrement de la production <strong>et</strong> de la commercialisation du coton<br />

perm<strong>et</strong> de définir quelle fut à c<strong>et</strong>te époque I’assise socio-économique de la production cotonnière<br />

1. Rapport économique, 1950, Subdivision de Yako, ms., Arch., Yako.<br />

2. Rapport économique, 1953, Subdivision de Yako, ms., Arch., Yako.<br />

3. Rapport économique, 1951, Subdivision de Yako, ms., Arch., Yako.<br />

4. Rapport économique, 1954, Subdivision de Yako, ms., Arch., Yako.<br />

5. Rapport économique, 1956, <strong>et</strong> Rapport économique, 1957, Cercle de Yako, ms., Arch., Yako.<br />

6. Rapport économique, 1959-1960, Cercle de Yako, ms., Arch., Yako. C<strong>et</strong>te somme comprend Ies revenus<br />

provenant de la commercialisation du coton sur les marchés traditionnels.

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