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Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

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ANNEXES 217<br />

3. Les migrations à Daltola.<br />

a) VOLUME DES MOUVEMENTS MIGRATOIRES.<br />

En hivernage 1965, les migrants représentaient un peu plus de 6 % de l’ensemble de la population<br />

de Dakola; mais pour dix personnes absentes, on ne comptait qu’une femme. Trois ans plus<br />

tard, durant la même saison, la proportion des migrants par rapport à la population totale de la<br />

localité atteignait presque 12 %, <strong>et</strong> les femmes formaient près du quart des personnes absentes -<br />

16 % de migrants par rapport à l’ensemble de la population masculine, <strong>et</strong> plus de 6 % de femmes<br />

absentes par rapport à l’ensemble des femmes. Rapporté à la population présente <strong>dans</strong> la localité<br />

au moment de ces enquêtes, le pourcentage des migrants est passé de sept à quatorze.<br />

L’enquête de 1965 a peut-être comporté quelques omissions, mais qui n’ont certainement pas<br />

été nombreuses. Par ailleurs, on peut supposer que le nombre. des migrants est en augmentation<br />

constante du fait de l’accroissement des difficultés &onomiques, en liaison avec l’expansion dimographique<br />

<strong>et</strong> la stagnation des conditions de production, <strong>et</strong> en raison de la dégradation progressive<br />

des structures traditionnelles de la société <strong>et</strong> de la détérioration du climat social. Mais ces données<br />

ne sauraient rendre compte du doublement du nombre des migrants entre 1965 <strong>et</strong> 1968. Il apparaît<br />

donc vraisemblable qu’il existe d’importantes variations inter-annuelles des mouvements migratoires.<br />

Pour en établir les causes, on devrait disposer d’observations portant sur une longue période <strong>et</strong> concernant<br />

un cchantillon de localités judicieusement choisies <strong>dans</strong> une &gion homogène. En attendant, il<br />

ne sera possible d’avancer que des hypothèses.<br />

Les fluctuations de la production agricole agissent certainement sur les mouvements migratoires,<br />

au moins d’une façon secondaire. Une succession de bonnes recoltes contribue à maintenir<br />

les populations sur leurs terroirs <strong>et</strong> à encourager certains migrants à revenir pour la saison des pluies.<br />

Une mauvaise récolte ou a fortiori une suite de récoltes médiocres, qui annonce inévitablement une<br />

soudure pénible <strong>et</strong> de grandes difficultés pour trouver l’argent de l’impôt, provoque de nombreux<br />

départs <strong>et</strong> donne aux absents des raisons de rester au loin plus longtemps. Il serait intéressant de<br />

savoir s’il existe une corrélation entre les résultats annuels de la culture du coton, qui est à peu près<br />

L’unique culture commerciale de la région, <strong>et</strong> l’importance des migrations. On peut le présumer, bien<br />

qu’une telle relation ne se traduise pas au niveau des chiffres (en raison de la faible importance<br />

relative de la production de coton). En dehors du coton, en eff<strong>et</strong>, la principale source de l’impôt se<br />

trouve en Côte d’ivoire. Mais le problème des relations entre le développement de la production<br />

agricole <strong>et</strong> l’évolution des migrations est complexe. Une bonne récolte de coton peut aller de pair<br />

avec une mauvaise récolte de céréales: il est fréquent qu’une sécheresse prolongée au début de la<br />

saison agricole oblige les cultivateurs à abandonner leurs cultures de céréales précoces, <strong>et</strong> ils sèment<br />

alors du coton. D’autre part, le développement de la production de coton entraîne presque nécessairement<br />

une diminution des cultures vivrières aussi longtemps que les conditions techniques de la<br />

production demeurent rudimentaires.<br />

Les contraintes économiques qui déterminent les migrations sont amplifiées par de puissants<br />

facteurs psycho-sociologiques directement liés à la conjoncture économique. Après de mauvaises<br />

récoltes, l’impression prévaut qu’il est préférable de partir parce qu’il n’existe sur place aucun remède<br />

efficace à la misère quasi endémique - la terre est trop pauvre <strong>et</strong> les aléas climatiques déjouent trop<br />

souvent les espérances mêmesles plus modestes. Les jeunes s’en vont pour se donner des perspectives<br />

plus larges <strong>et</strong> plus attrayantes que l’horizon bouché de leur campagne natale.<br />

Comme il existe plusieurs micro-climats entre les massifs birrimiens de la région de Dakola <strong>et</strong><br />

à leur proximité, des localités proches connaissent parfois au cours d’une même saison agricole des<br />

conditions climatiques assez différentes. L’ampleur variable des phénomènes migratoires selon les<br />

localités est sans doute en partie déterminée par les divers niveaux qu’atteint la production en fonction<br />

dè L’inégale répartition des pluies sur c<strong>et</strong>te région.

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