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Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

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68 ACTIVITÉS AGRICOLES ET CHANGEMENTS SOCIAUX DANS L’OUEST-MOS%<br />

<strong>et</strong> fils mariès des chefs d’exploitation est telle que pour maintes unités de production, il n’est pas<br />

possible d’ouvrir de tels champs à l’intérieur de l’aire habitée.<br />

La répartition des cultures sur les champs communs <strong>et</strong> individuels à Dakola montre que<br />

l’arachide <strong>et</strong> les pois de terre ne sont jamais produits sur les champs communs, mais seulement<br />

sur des champs individuels cultivés par des femmes. Par contre, les femmes ne produisent traditionnellement<br />

pas de coton sur leurs champs individuels l. Les champs individuels qui portent du coton<br />

sont normalement cultivés par des chefs d’exploitation ou par leurs frères ou leurs fils mariés. Tandis<br />

que les cultures de mils représentent 46 % des superficies cultivées individuellement, l’arachide en<br />

représente 42 % <strong>et</strong> le coton 12 %. Les céréales produites sur champs individuels ne constituent<br />

qu’une faible partie de l’ensemble des céréales produites à Dakola - moins de 5 % . Mais une part<br />

importante du coton - environ le quart - est produite sur champs individuels.<br />

3. Main-d’œuvre <strong>et</strong> production.<br />

L’étude de la distribution des superficies cultivées selon la structure par sexe <strong>et</strong> par âge de la<br />

main-d’ceuvre des trente-cinq unités de production de l’échantillon d’enquête ne perm<strong>et</strong> d’établir<br />

aucune corrélation sûre. On note une légère tendance à un accroissement des superficies cultivées<br />

parallelement à l’augmentation numérique de la maind’ceuvre féminine au détriment de la maind’œuvre<br />

masculine; mais le faible écart observé compte neuf chances sur dix de résulter du simple<br />

hasard 2. Rapportée à la structure globale de la maind’oeuvre des unités de production, la distribution<br />

des superficies cultivées révèle une corrélation assez rigoureuse : les superficies cultivées progressent<br />

régulièrement en fonction du nombre de travailleurs des unités de production;<br />

Des vingt unités de production qui comptent trois travailleurs <strong>et</strong> moins, dix-sept m<strong>et</strong>tent en<br />

culture des superficies inférieures à 3,5 ha; <strong>et</strong> des quinze unités qui comptent plus de trois travailleurs,<br />

onze cultivent des superficies supérieures à 3,s ha. Pour les unités de production comptant moins de<br />

trois travailleurs, les superficies moyennes cultivées par travailleur sont sensiblement plus elevées<br />

que pour les unités de trois travailleurs <strong>et</strong> plus. Pour la première catégorie, la superficie moyenne<br />

cultivée par travailleur est d’environ 1,5 ha, tandis qu’elle n’est que de 94 a pour les unités de pros<br />

duction de la seconde catégorie - si l’on excepte deux unités de six travailleurs dont les moyennes<br />

très basses (0,59 ha par travailleur) sont dues à des causes particulières. En raison de la faiblesse<br />

numérique de l’échantillon, il ne faut attacher aucune signification au fait que la moyenne des superficies<br />

cultivées par travailleur atteint 1,87 ha pour les unités de production ne comptant qu’un trac<br />

vailleur, contre 1,47 ha pour les unités de deux travailleurs: la moyenne a été gonflée par un cas<br />

aberrant; des sondages ont mis en évidence que les moyennes des superficies cultivées par travailleur<br />

sont généralement plutôt faibles <strong>dans</strong> la catégorie des unités de production ne comportant qu’un<br />

travailleur, en particulier quand il s’agit d’un vieillard isolé. Par ailleurs, la tendance de la majorité<br />

des p<strong>et</strong>ites unités de production à cultiver de plus vastes étendues résulte pour une part du sentiment<br />

qu’elles ont de leur précarité. Le nombre réduit de travailleurs dont elles disposent les oblige à une<br />

organisation rigoureuse des activités <strong>et</strong> les incite à réaliser toujours le plus tôt <strong>et</strong> le plus vite possible<br />

les travaux culturaux, afin de ne pas se trouver surprises par la défection éventuelle d’un travailleur.<br />

1. Les hommes ne cultivent des arachides sur leurs champs individuels que <strong>dans</strong> les régions où c<strong>et</strong>te production<br />

est destinée à la commercialisation <strong>dans</strong> un circuit moderne. D’autre part, à mesure que la culture du coton est surtout<br />

effectuée en vue de procurer un revenu monétaire, les conditions de production se transforment. En 1967, plusieurs<br />

jeunes filles <strong>et</strong> quelques veuves de Dakola ont cultivé du coton sur une partie de leurs champs individuels; les femmes<br />

mariées, moins libres pour innover, suivront sans doute c<strong>et</strong> exemple.<br />

2. A Dakola, où il n’existe pas de champs de brousse exigeant de pénibles travaux de débroussement, on<br />

n’observe pas de répartition systématique des tâches <strong>agricoles</strong> en fonction de l’âge ou du sexe. Chacun participe, selon<br />

ses forces <strong>et</strong> les nécessités du moment, à toutes les sortes de travaux (n<strong>et</strong>toyage des champs, semailles, sarclages <strong>et</strong><br />

récoltes). Le jardinage de saison sèche <strong>et</strong> la culture de tubercules sur bilions, innovations récentes, sont les seules<br />

activités <strong>agricoles</strong> réservées aux hommes.

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