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Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

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ANNEXES 215<br />

En 1946, les travaux prestataires furent supprimés en pays mossi. Les migrations volontaires,<br />

qui s’étaient déjà beaucoup développées, ont pris une ampleur croissante. Tandis que les cultures<br />

commerciales ont n<strong>et</strong>tement baissé dès que la pression du pouvoir administratif s’est relâchée, les<br />

migrations de travail devinrent le principal moyen d’acquérir l’argent de l’impôt. Elles constituent<br />

depuis lors un élément permanent du système économique mossi - les migrations saisonnières<br />

étant mieux intégrées <strong>dans</strong> ce système que les migrations de longue durée.<br />

Toutefois, les phénomènes migratoires n’ont pas toujours été appréciés en fonction de leur<br />

importance réelle. Ainsi lit-on <strong>dans</strong> le rapport économique de 1959-1960 de la subdivision de Yako:<br />

CC Toujours est-il que ces départs [en migration] passent inaperçus <strong>et</strong> n’ont aucune répercussion sur le chiffre<br />

de la population, ni aucune conséquence sur la vie économique du pays » ‘.<br />

ÉTUDE DES MIGRATIONS DE TRAVAIL ACTUELLES<br />

1. Résultats d’une enquête statistique effectuée <strong>dans</strong> le cercle de Yako.<br />

En février 1964, le service de la statistique de la République de Haute Volta a recueilli des informations<br />

sur les migrations auprès d’une population de neuf mille personnes environ, répartie <strong>dans</strong><br />

six localités du cercle de Yako: Rallo, Namassa, Kaba, Nahirsin, Pèlla <strong>et</strong> Bastioua 7 ces deux dernières<br />

localités faisant partie de la subdivision de Samba (respectivement des cantons de Dakola<br />

<strong>et</strong> de Batono). Les résultats de c<strong>et</strong>te enquête n’ont pas été publiés. Mais le dépouillement des principales<br />

informations disponibles, effectué par nos soins en 1965, a conduit aux conclusions qui suivent.<br />

La proportion des migrants absents depuis moins de six ans par rapport à la population totale<br />

des six localités est légèrement supérieure à 6 % ; mais elle est variable selon les localités - de 3 % à<br />

Nahirsin jusqu’à 8 % à PèlIa 2. Les informations disponibles sur les migrants des localités de Nahirsin,<br />

Pèlla <strong>et</strong> Kaba ont permis d’établir la structure par âge de la population migrante: les individus de<br />

moins de vingt ans représentent presque le cinquième de l’ensemble des migrants, ceux de vingt à<br />

vingt-neuf ans en constituent les deux tiers - 40 % pour la tranche d’âge de vingt à vingt-quatre ans -<br />

<strong>et</strong> les autres migrants sont âgés de trente ans ou davantage. Les neuf dixièmes des migrants sont des<br />

hommes, dont 84 % sont célibataires. Les lieux de migration ne sont connus que pour les migrants<br />

originaires des localités de Rallo <strong>et</strong> Bastioua: les quatre cinquièmes d’entre eux se sont rendus en<br />

Côte d’ivoire. Par ailleurs, on connaît les durées d’absence pour les migrants des six localités : 4 %<br />

d’entre eux sont partis depuis moins d’un an, deux migrants sur trois sont absents depuis un an ou<br />

deux - dont 42 % depuis un an -, 14 % des migrants ont quitté leur localité depuis trois ans, <strong>et</strong><br />

un pourcentage à peu près égal depuis quatre ou cinq ans. Les hommes mariés qui emmènent leurs<br />

épouses en migration restent absents plus longtemps que les célibataires : 40 % des migrants mariés<br />

sont absents depuis trois ans <strong>et</strong> plus, 14 % depuis cinq ans.<br />

1. Dot. ms., Arch., Yako.<br />

2. Il n’est pas possible de préciser si les variations des pourcentages de migrants par rapport à la population<br />

totale sont sûres <strong>et</strong> liées à des différences objectives des conditions socio-économiques entre les localités (densité de la<br />

population, contraintes exercées sur la production, régime foncier, organisation lignagère <strong>et</strong> politique, système m~trimonial,<br />

<strong>et</strong>c.), ou bien si ces variations résultent simplement d’une inégale qualité des enquêtes elles-mêmes. Les résultats<br />

de ces enquêtes sont seulement présentées comme matériaux provisoires, dont d’autres enquêtes perm<strong>et</strong>tront d’apprécier<br />

la valeur. ’

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