Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

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14 ACTIVITÉS AGRICOLES ET CHANGEMENTS SOCIAUX DANS L’OUEST-MOSSI l--Y--- 1. . /. . . .------(&oden. / ).\ . ’ . . ’ . ’ . . . /. . Batono\ LDakol( ,,,Limit~ approximative des awes ethniques . . . Mossi v . ’ 1 ’ . * . ’ -Ii-++ Gourou&-Lela ) Y Y Y Y ,K. . . xx x Gourounsi- Nouna 0 Y 20*n IIII.OIIII I FIG. 2. - Principales localités de l’ouest du Mossi et région gourounsi autrefois dominée par les Mossi. D’autre part, l’étude des conditions matérielles et sociales de la production s’avere de première importance pour l’explication de toute réalité sociologique. Il ne sera toutefois pas procédé dans cette étude à un exposé exhaustif concernant les activités agricoles pratiquées par les ‘Mossi - pour cela on se reportera toujours utilement aux travaux de L. TAUXIER 1 et à diverses études particulières plus récentes 2. Seules les principales cultures et quelques cultures nouvelles seront prises en considération: celles qui determinent les grands traits-du système agraire, qui ont une réelle importance économique et des implications sociales notables, et celles qui font l’objet d’innovations techniques. 1. La plupart des observations de L. TAUXIER restent valables. On notera cependant que certaines genéralisations ont conduit cet auteur à des affirmations erronées - par exemple, quand il traite de 1’
INTRODUCTION 15 La région de Yako a été choisie pour ces recherches, parce qu’elle était jusque-là mal connue. Elle n’avait jamais fait l’objet d’une étude sociologique systématique, bien qu’elle présente divers titres d’intérêt. Elle se distingue du royaume de Ouagadougou et du Yatenga par de nombreuses particularités sociales et économiques, et elle semble bien représenter la frange ouest de l’empire mossi qui vit depuis des siècles en contact avec les Gourounsi. De plus, cette région est caractérisée par la coexistence d’une économie commerciale embryonnaire et d’une économie traditionnelle qui reste fortement structurée: importante production de coton dans le cadre d’une économie qui n’a guère dépassé le niveau de la subsistance. Dans les limites du cercle de Yako, l’étude a porté plus particulièrement sur la subdivision de Samba, composée des cantons de Samba, Dakola et Batono. La subdivision est traversée par la piste Yako-Koudougou; mais la plupart des localités sont inaccessibles en voiture durant l’hivernage, d’où un certain isolement qui a contribué à maintenir plus vivaces qu’ailleurs les traditions ancestrales. Cette subdivision produit et commercialise d’importantes quantités de coton. D’autre part, cette région présente l’intérêt d’être peuplée par des stocks ethniques et groupes humains divers, qui ont parfois conservé des traditions originales - Mossi nakomse (descendants des premiers envahisseurs mossi et membres des lignages détenteurs du pouvoir politique), Mossi taise (gens du comnmn), Ninisi, Nyonyose, Mowamdo, Sikoaba, Gourounsi, Yarse, Peu1 et Silmi~Mossi. Dakola a été retenu comme lieu de l’étude en profondeur pour des raisons à la fois pratiques et méthodologiques. C’est une des rares localités de la subdivision reliée à l’axe Yako-Koudougou par une piste carrossable en toute saison. Par ailleurs, Dakola est situé à proximité de Bouré, qui est le centre d’un commandement régional important : l’étude des phénomènes économiques liés à l’exercice du pouvoir devait en être facilitée, et on évitait cependant les inconvénients qu’aurait entraînés la conduite d’une étude dans la localité même où se trouve établi un chef puissant et craint. Enfin, Dakola est de taille commode pour une enquête monographique 1, et semblait reproduire les carat téristiques générales de cette région sous l’angle sociologique et économique. Une série d’enquêtes intensives a été réalisée à Dakola entre mai 1965 et la fin de l’année 1968. Elles devaient d’abord nous permettre d’accéder à la compréhension immédiate d’un groupement mossi vivant presque exclusivement de l’agriculture. En même temps furent rassemblées les informations qui composent habituellement la documentation d’une monographie de village. Une attention particulière a été portée aux manifestations de la vie sociale déterminées par les fondements éconod miques de cette société, et aux influences exercées sur l’économie par la vie sociale. Des enquêtes extensives dans la subdivision de Samba ont été effectuées parallèlement aux études intensives, pour permettre une interprétation correcte des observations faites à Dakola. Cette extension du terrain de recherche s’est avérée indispensable en raison de la très grande variété de situations qu’on trouve dans cette région. L’emprise exercée par les autorités politiques et les croyances religieuses diffère sensiblement selon les localités, or on sait qu’elle est déterminante quant aux formes et à la rapidité de l’évolution d’une société ; on observe également des écarts importants sur le plan technique et économique entre localités proches, où les modes de vie traditionnels ont connu des sorts quelque peu différents. Enfin, certaines observations utiles n’ont pu être faites que dans le cadre étendu du cercle de Yako. De nombreuses transfor,mations socio-économiques qui affectent les localités ne peuvent en effet être expliquées que si elles sont replacées dans le contexte sociologique et économique d’une vaste unité administrative : ainsi, les répercussions de la variation des prix de commercialisation de certains produits sur les activités de production. L’impact des sociétés d’intervention pour le développement ne peut être justement apprécié que dans les limites d’une grande région. Et c’est seulement au niveau du cercle qu’il est possible de préciser l’influence réelle des fonctionnaires et des hommes politiques, très importante à cause des nouveaux modèles de comportement qu’elle diffuse. 1. Dakola est formé de quatre quartiers d’importance sensiblement égale, environ, répartis dans une soixantaine d’enclos familiaux. groupant au total six cents habitants
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