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Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

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PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA RÉGION ET DE LA LOCALITÉ DE DAKOLA 57<br />

ne prom<strong>et</strong>tent pas, en raison d’un excès ou d’une insuffisance d’eau par exemple. En somme, l’irrégularité<br />

de la forme des champs est surtout due au fait que les cultivateurs n’ont qu’un sens peu<br />

développé de l’organisation de l’espace agraire ; <strong>et</strong> ce défaut rend également compte de la manière<br />

assez désordonnée dont sont menés les travaux culturaux.<br />

L’étude de la superficie des champs <strong>et</strong> des parcelles est utile <strong>dans</strong> la mesure où elle révèle d’une<br />

manière particulière les formes d’organisation de l’espace, perm<strong>et</strong>tant ainsi de mieux comprendre<br />

le système agraire. Pour l’ensemble de l’aire habitée, la superficie moyenne des champs est de 80 a,<br />

<strong>et</strong> celle des parcelles est de 30 a. Mais la différence est sensible entre l’aire privilégiée de l’habitat <strong>et</strong><br />

l’aire secondaire: tandis que la superficie moyenne des champs est de 70 a <strong>et</strong> celle des parcelles de<br />

30 a <strong>dans</strong> la première zone, on relève les moyennes respectives de 140 a <strong>et</strong> 40 a <strong>dans</strong> la seconde. Ces<br />

disparités s’expliquent par la moindre densité d’occupation du sol <strong>dans</strong> la zone secondaire de l’habitat,<br />

où des terres de qualité inférieure n’ont attiré que récemment des cultivateurs peu nombreux. Ceux-ci<br />

ont tendance à regrouper autour de leurs enclos l’ensemble de leurs champs, <strong>et</strong> ils créent des champs<br />

plus vastes afin de pouvoir assurer leur subsistance sur des sols médiocres ; ces pratiques sont possibles<br />

parce que les contraintes foncières sont moindres <strong>dans</strong> c<strong>et</strong>te zone peu convoitée. Inversement, la<br />

superficie restreinte des champs à l’intérieur de l’aire privilégiée de l’habitat trouve sa principale<br />

explication <strong>dans</strong> un morcellement foncier causé par le manque de terre.<br />

A l’intérieur des aires de l’habitat, la superficie moyenne varie selon les types de champs. Celle<br />

des champs d’enclos est de 73 a - mais vingt <strong>et</strong> un champs sur trente-cinq champs mesurés ont une<br />

superficie inférieure à 5 a. Tandis que les champs permanents de l’aire habitée mesurent en moyenne<br />

85 a <strong>et</strong> comportent des parcelles de 40 a, les champs semi-permanents mesurent 40 a <strong>et</strong> leurs parcelles<br />

25 a seulement. Ces moyennes masquent des disparités importantes: près de la moitié des champs<br />

permanents mesurent moins de 50 a <strong>et</strong> un peu plus de la moitié des champs semi-permanents ont des<br />

superficies inférieures à 25 a. Dans l’ensemble ces derniers sont donc n<strong>et</strong>tement plus p<strong>et</strong>its que les<br />

champs permanents : les jachères y sont plus nombreuses <strong>et</strong> plus étendues, tandis que les contraintes<br />

foncières sont à peu près identiques quand il s’agit de champs qui furent jadis occupés par des enclos.<br />

Au fur <strong>et</strong> à mesure que les terres autrefois abandonnées r<strong>et</strong>rouvent une certaine fertilité, elles sont<br />

l’obj<strong>et</strong> de prêts aux unités de production installées à proximité; celles-ci en font de nouveaux champs<br />

permanents, ce qui réduit d’autant la superficie des champs semi-permanents cultivés par l’ancien<br />

exploitant installé ailleurs (ou par ses héritiers). Bien qu’ils constituent un élément constant du<br />

paysage agraire, les champs semi-permanents de l’aire habitée n’en représentent qu’un élément<br />

secondaire, imparfaitement intégré à l’ensemble du système de production.<br />

Les champs de bas-fond ont une superficie moyenne de 120 a, avec des parcelles de 90 a: ce<br />

sont les plus vastes champs <strong>et</strong> les plus grandes parcelles du terroir de Dakola. La répartition de ces<br />

champs selon leurs superficies est assez régulière depuis les champs de moins de 70 a aux champs de<br />

plus de 170 a, avec une prédominance de la catégorie des champs de 70 à 120 a.<br />

La superficie moyenne des champs temporaires périphériques est de 90 a, <strong>et</strong> les parcelles qui<br />

constituent ces champs mesurent 75 a. Les superficies de ces champs varient légèrement en fonction<br />

de la zone géographique <strong>dans</strong> laquelle ils se trouvent. Hormis quelques champs de dimensions exceptionnelles,<br />

les plus grands champs sont situés <strong>dans</strong> la zone des sols ocre, à peu de distance du basfond:<br />

ils mesurent en moyenne 95 a. Le plateau porte des champs d’une superficie moyenne de 80 a.<br />

Ceux de la zone à colluvions mesurent 70 a. Dans la catégorie des champs périphériques, ceux situés<br />

<strong>dans</strong> la zone des sols ocre sont donc les plus vastes: les terres y sont relativement faciles à travailler,<br />

moyennement fertiles, <strong>et</strong> font l’obj<strong>et</strong> d’un contrôle foncier assez strict de la part des aînés. Les champs<br />

de plateau sont les moins fertiles. Et les champs de la zone à colluvions sont les plus p<strong>et</strong>its parce qu’ils<br />

exigent beaucoup de travail: les sols sont lourds <strong>et</strong> compacts, <strong>et</strong> les mauvaises herbes poussent plus<br />

vite qu’ailleurs sur ces terres engorgées au moment des pluies - ce qui a pour eff<strong>et</strong> de resserrer le<br />

goulot d’étranglement des sarclages.<br />

En somme, les champs de l’aire habitée sont en moyenne les plus p<strong>et</strong>its <strong>et</strong> comportent les plus<br />

p<strong>et</strong>ites parcelles, les champs de bas-fond sont les plus grands avec les plus grandes parcelles, tandis<br />

que les champs temporaires périphériques se situent par leur superficie entre les champs de l’aire<br />

habitée <strong>et</strong> les champs de bas-fond. Comme les exploitations comptent en moyenne quatre champs

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