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Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

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218 ACTIVITÉS AGRICOLES ET CHANGEMENTS SOCIAUX DANS L’OUEST-MOSSI<br />

b) LE SIGPJALEMENT DES MIGRANTS.<br />

Age des migrants.<br />

La répartition des migrants par tranches d’âge révèle que le quart d’entre eux a moins de<br />

vingt ans, <strong>et</strong> plus des trois quarts sont âgés de moins de trente ans r. Les hommes migrants âgés de<br />

vingt à vingtneuf ans représentent 70 % de la population totale de leur classe d’âge; <strong>et</strong> l’ensemble<br />

des migrants de sexe masculin âgés de vingt ans <strong>et</strong> plus constitue plus du quart de la population totale<br />

correspondante. Comme à Pilimpikou <strong>et</strong> pour les mêmes raisons, les femmes parties avec les migrants<br />

sont <strong>dans</strong> l’ensemble n<strong>et</strong>tement plus jeunes que leurs compagnons : la plupart d’entre elles ont moins<br />

de vingt ans, <strong>et</strong> une femme sur dix seulement a plus de vingt-neuf ans. Un peu plus du cinquième<br />

des hommes, par contre, sont âgés de trente ans <strong>et</strong> plus: ce sont des célibataires, des veufs ou des.<br />

divorcés qui éprouvent des difficultés pour se marier ou se remarier, <strong>et</strong> on compte aussi parmi eux<br />

quelques rares chefs d’exploitation qui n’ont pas de dépendants en âge de chercher au loin l’argent<br />

de l’impôt.<br />

Statut matrimonial<br />

des migrants.<br />

La proportion des migrants célibataires par rapport à l’ensemble des migrants âgés de vingt ans<br />

<strong>et</strong> plus est légerement supérieure aux deux tiers. Tous les migrants mariés sont monogames ; les quatre<br />

cinquièmes d’entre eux ont emmené leurs femmes avec leurs enfants en bas âge, ou les ont fait venir<br />

auprès d’eux quelque temps après leur départ - ce qui indique généralement leur intention de<br />

demeurer absents assez longtemps.<br />

Statut<br />

économique des migrants.<br />

Il est exceptionnel que les chefs d’exploitation partent eux-mêmea en migration - <strong>dans</strong> z %<br />

des cas seulement. Et d’une manière générale, un chef d’exploitation regr<strong>et</strong>te le départ en migration<br />

d’un ou plusieurs de ses dépendants : il perd ainsi une partie de la force de travail qu’il contrôle 2.<br />

La compensation économique que représentent les envois d’argent par les migrants n’est en eff<strong>et</strong><br />

jamais assurée.<br />

Les hommes mariés, qui n’ont pas d’exploitation propre préviennent de leur départ en migration<br />

le chef de l’unité de production dont ils sont membres: le plus souvent, ce dernier essaye de<br />

refouler sa mauvaise humeur pour éviter la rupture définitive de l’unité qu’il dirige. II n’en va pas de<br />

même pour les célibataires : deux migrants sur dix environ quittent l’enclos familial sans avertir leurs<br />

aînés, <strong>et</strong> la plupart des autres se voient obligés de braver leur père ou le frère dont ils dépendent.<br />

Les départs sont relativement plus fréquents <strong>dans</strong> les unités de production qui rassemblent plusieurs<br />

frères sous l’autorité de l’aîné ; de tels départs préludent parfois à une scission de l’unité de production.<br />

C) LES CONDITIONS DE LA MIGRATION.<br />

Les modalités de woyage.<br />

Les migrants partent généralement par p<strong>et</strong>its groupes de deux ou trois individus. Arrivés en<br />

Côte d’YIvoire, ils se séparent afin de trouver un emploi. Pour le premier départ en migration, ils s’en<br />

vont à l’aventure <strong>dans</strong> neuf cas sur dix; <strong>et</strong> <strong>dans</strong> le dernier cas, ils rejoignent des parents ou des camarades<br />

avec lesquels ils sont en correspondance. Pour les migrations ultérieures, le tiers des migrants<br />

r<strong>et</strong>ournent à leur précédent heu de travail, tandis qu’un autre tiers rejoint des parents ou des camarades;<br />

<strong>et</strong> le reste part de nouveau à l’aventure. Les premiers départs s’effectuent plus fréquemment<br />

1. Sauf indication contraire, les chiffres énoncés <strong>dans</strong> la suite de ce texte résultent de l’enquête effectuée en<br />

1968. L’échantillon de l’enquête précédente était trop faible pour perm<strong>et</strong>tre une exploitation systématique.<br />

2. IZARD-HÉRITIER <strong>et</strong> T~ARD, 1959 (p. SS), ont relevé qu’au Yatenga, (< ce n’est jamais le chef de famille qui<br />

envoie [ses enfants] travailler en Côte d’ivoire. Outre des raisons d’ordre familial <strong>et</strong> social, le départ en Côte d’ivoire<br />

est désapprouvé pour des motifs d’ordre économique: si le nombre des consommateurs diminue, celui des producteurs<br />

diminue aussi. >)

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