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Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

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112 ACTIVITÉS AGRICOLES ET CHANGEMENTS SOCIAUX DANS L’OUEST-MOSSI<br />

les travailleurs proportionnellement au nombre de personnes à leur charge. Actuellement, les cultivateurs<br />

qui participent à des séances d’entraide prennent d’habitude deux repas ensemble au lieu de<br />

travail, chacun apportant une part de nourriture tandis que l’exploitant bénéficiaire fournit un appréciable<br />

supplement. Ces repas sont supérieurs à la nourriture quotidienne: ils doivent comporter<br />

une sauce au poisson sec ou même de la viande ; la bière de mil n’est toutefois servie que rarement<br />

(moins d’une fois sur dix).<br />

Quelle que soit la formule r<strong>et</strong>enue pour l’approvisionnement, les hornmes <strong>et</strong> les femmes qui<br />

travaillent ensemble forment toujours des groupes de consommation séparés - comme d’habitude.<br />

g) CO~~T DES rubense.<br />

Il est peut-être vain de tenter d’apprécier avec précision le coût des rubense, puisque la quasi<br />

totalité des biens mis en consommation ne transitent pas par le circuit monétaire, <strong>et</strong> la valeur qui<br />

leur est subjectivement attribuée ne correspond pas nécessairement à leur valeur marchande. La<br />

quantité de mil consommée sous forme de gâteau ou de bière est appréciée par rapport ‘aux disponibilités<br />

de l’exploitant plutôt que par rapport au prix pratiqué sur le marché. Le cultivateur accepte<br />

volontiers de sacrifier une part de ses réserves de céréales pour l’organisation de séances d’entraide,<br />

mais il n’envisage que rarement la possibilité de vendre des céréales pour se.procurer de l’argent à<br />

distribuer en salaires - même si le travail salarié lui paraît plus avantageux du point de vue de la<br />

production (<strong>dans</strong> un cas d’urgence, par exemple). La dépense consentie pour les rubense n’est pas<br />

rapportée d’une manière précise à la quantité de travail fournie : le travail n’a pas de valeur marchande<br />

à proprement parler, <strong>et</strong> ceux qui ne travaillent pas mangent en même temps que les travailleurs.<br />

Néanmoins, à cause de l’évolution récente des formes dentraide, il semble intéressant de calculer<br />

le prix de revient de la journée de rubense. Ce prix est significatif <strong>dans</strong> la mesure où le coût des rubense<br />

varie de localité à localité en fonction de facteurs précis <strong>et</strong> tend à s’élever, <strong>et</strong> <strong>dans</strong> la mesure où une<br />

comptabilité de plus en plus stricte des journées de travail se substitue à la forme traditionnelle de<br />

l’entraide. On ne devra toutefois accorder au résultat de ce calcul qu’une valeur relative.<br />

Pour établir approximativement le prix de revient de la journée d’aide réciproque, les marchandises<br />

fournies directement par l’exploitant sont évaluées au prix du marché, <strong>et</strong> la valeur obtenue<br />

est ajoutée aux dépenses monétaires; puis la somme totale est divisée par le nombre de journées de<br />

travail fournies à l’occasion des séances d’entraide par la maind’muvre des unités de production<br />

bénéficiaires <strong>et</strong> par la maind’oeuvre étrangère ajoutée. Le prix de la nourriture des personnes à charge<br />

est compris <strong>dans</strong> le prix de revient de la journée de rubense <strong>et</strong> représente environ un tiers de c<strong>et</strong>te<br />

valeur.<br />

Pour les mille cent cinquante journées de travail fournies <strong>dans</strong> le cadre d’accords rubense entre<br />

unités de production, les dépenses ont atteint environ 33 000 francs CFA; le prix de la journée de<br />

travail a donc été de 29 francs CFA environ. Les journées d’entraide fournies à l’occasion des accords<br />

rubense entre célibataires ont coûté moins cher: 22 francs CFA - deux cents journées pour une<br />

dépense totale de 4 400 francs CFA. Pour l’ensemble des journées de travail rabense, le prix moyen<br />

est de 28 francs CFA.<br />

3. Exemples de « rabense ».<br />

Pour illustrer l’analyse qui précède, on présentera ci-dessous deux exemples de rabense qui ont<br />

eu lieu à Dakola en 1964.<br />

a) Rubense ENTRE GUIGUEMDE TILIGUÉDA ET GUIGTJEMDE YEMDAOGO.<br />

Guiduemdé Ti?iliguéda, âgé de soixante-dix ans, ‘dirige une unité de production qui comprend<br />

cinq personnes actives : son épouse, son second fils, les deux épouses de celui-ci, <strong>et</strong> une fille du chef<br />

d’exploitation.

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