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Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

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190 ACTIVITÉS AGRICOLES ET CHANGEMENTS SOCIAUX DANS L’OUEST-MOSSI<br />

Tous les groupes socio-<strong>et</strong>hniques, y compris les Nakomse, donnent une proportion à peu près<br />

équivalente de leurs femmes en mariage sans exiger de compensation matrimoniale. Pourtant, les<br />

Nakomse <strong>et</strong> les Motiamdo se distinguent des autres groupes socio-<strong>et</strong>hniques par le fait que les<br />

mariages par don à leur bénéfice sont moins nombreux - 5 % de l’ensemble des unions contractées<br />

par les premiers <strong>et</strong> 7 % des unions conclues par les Mowamdo. Ches les Sikoaba, ce type de mariage<br />

représente 14 % des unions, tandis que ces pourcentages sont respectivement de treize <strong>et</strong> douze chez<br />

les Nyonyose <strong>et</strong> les Ninisi. Ces disparités sont peut-être liées aux différences du statut politique des<br />

groupes. Donner une femme à des personnes puissantes, c’est accepter de la perdre : ce sacrifice n’est<br />

consenti que si le donateur peut espérer en r<strong>et</strong>our des avantages d’une autre nature - une protection<br />

par exemple. Or, malgré leur statut supérieur, les Nakomse <strong>et</strong> les Mowamdo de Pilimpikou ne jouissent<br />

pas de pouvoirs très étendus ; les gens du commun préfèrent donc ne pas lier avec eux des rapports<br />

personnels trop onéreux.<br />

La fréquence du mariage par don augmente parallèlement au taux de polygamie: la proportion<br />

des mariages de ce type par rapport à l’ensemble des mariages avec une première épouse est de 11 %,<br />

mais ce pourcentage dépasse quatorze pour les mariages conclus avec une seconde épouse. La liaison<br />

entre la fréquence de ce type de mariage <strong>et</strong> le taux de polygamie rappelle une relation semblable, déjà<br />

notée, concernant le mariage pug-siure: les mêmes explications rendent compte de c<strong>et</strong>te corrélation<br />

pour les deux formes de mariage.<br />

Le pourcentage des mariages par don augmente parallèlement à l’âge des hommes ; mais il<br />

n’existe pas de rapport constant <strong>et</strong> simple entre la fréquence de ce type de mariage <strong>et</strong> l’âge des femmes :<br />

la proportion des mariages par don par rapport aux autres formes de mariage varie assez peu en fonction<br />

des tranches d’âge féminines. Par contre, comme pour le mariage pug-siure <strong>et</strong> pour les mêmes causes,<br />

on note une augmentation progressive du nombre des mariages par don à mesure que s’accroît l’écart<br />

d’âge entre les époux - l’homme étant l’aîné l. Les mariages par don ne représentent que 6 % de<br />

l’ensemble des unions contractées par des époux d’âge égal, mais ce pourcentage est presque triplé<br />

pour les mariages contractés par des époux ayant un écart d’âge égal ou supérieur à trente ans ; la<br />

progression est régulière entre les extrêmes. Seule une diminution progressive <strong>dans</strong> le temps de la<br />

fréquence du mariage par don peut expliquer le fait que la proportion des mariages de ce type (par<br />

rapport aux autres formes de mariage) varie peu en fonction des tranches d’âge féminines, alors que<br />

la fréquence de ces mariages augmente parallèlement à l’âge des hommes <strong>et</strong> à mesure que s’accroît<br />

l’écart d’âge entre les époux. Le nombre relativement élevé de ces mariages pour les femmes âgées<br />

suffirait à montrer que ce type de mariage a été autrefois plus souvent pratiqué que maintenant.<br />

3. Le mariage par héritage.<br />

a) DÉFINITION.<br />

Par le mariage, une femme appartient pour toujours au patrilignage de son mari F- même après<br />

la mort de. celui-ci. Devenue veuve, elle ne peut quitter ce groupe lignager que pour des raisons qui<br />

justifient normalement le divorce. Les alliances par mariage ne sont, en principe, pas affectées par le<br />

décès de l’un des conjoints. Quand un homme meurt, ses parents héritent de sa femme (ou de ses<br />

femmes) <strong>et</strong> s’acquittent vis-à-vis des beaux-parents des obligations inhérentes aux alliances matrimoniales<br />

telles qu’elles ont tté conclues à l’origine. Les mariages par héritage de veuves représentent<br />

plus de 13 % de l’ensemble des mariages. Si la mort frappe une jeune épouse, les parents de celle-ci<br />

s’arrangent pour réparer le dommage subi par le mari - à moins que le mari ou sa famille ne soit<br />

présumé ou reconnu coupable du décès de la femme.<br />

1. Etant donné la diminution de l’importance numérique des tranches d’âge à mesure que l’âge augmente, les<br />

jeunes femmes mariées par don, sont en réalité n<strong>et</strong>tement plus nombreuses que les femmes âgées mariées de la même<br />

façon. La plupart de ces jeunes femmes ont été données à des hommes plus âgés qu’elles.

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