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Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

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50 ACTIVITÉS AGRICOLES ET CHANGEMENTS SOCIAUX DANS L’OUEST-MOS%<br />

Autrefois, les unités lignagères formaient des groupements résidentiels distincts, des quartiers<br />

géographiques. Mais ces quartiers ont éclaté, les segments de lignage se sont dispersés <strong>dans</strong> l’espace;<br />

<strong>et</strong> actuellement, le terme quartier, saka, désigne autant un ensemble sociologique qu’une réalité<br />

géographique.<br />

Ce rapide survol historique montre que les aires d’implantation de l’habitat ont été relativement<br />

stables. Tandis que l’expansion démographique s’est transcrite <strong>dans</strong> l’espace par une extension des<br />

anciennes aires habitées, les arrivées successives de population extérieure ont généralement donné<br />

lieu à la création de nouvelles aires d’implantation de l’habitat. Mis à part le cas du quartier Zemkom<br />

qui doit être examiné séparément (parce qu’il concerne un groupe de statut social supérieur, moins<br />

lié que les autres groupes par les contraintes de l’agriculture), les aires d’implantation de l’habitat<br />

n’ont guère varié : elles se sonr simplement étendues au fur <strong>et</strong> à mesure de l’accroissement de la population.<br />

Le plus ancien quartier est facilement reconnaissable à un peuplement dense de balanzans ;<br />

c<strong>et</strong> arbre est peu répandu à Segden, <strong>et</strong> on ne le trouve pratiquement pas <strong>dans</strong> le récent quartier Widi.<br />

C<strong>et</strong>te relative stabilité des aires habitées peut être partiellement expliquée par une fertilité<br />

supérieure des sols du birrimien, qui a permis d’éviter la pratique de l’agriculture itinérante à vaste<br />

rayon r. Par ailleurs, c<strong>et</strong> enracinement a rendu possible le développement de quelques techniques<br />

élémentaires d’aménagement <strong>et</strong> d’entr<strong>et</strong>ien des ~OIS, ayant pour eff<strong>et</strong> de maintenir ou même d’augmenter<br />

la fertilité de la terre <strong>et</strong> d’accentuer l’attachement au lieu. Ainsi s’explique que le quartier<br />

Loungo ne se soit pas deplacé durant des siècles, bien que des terresneuves de qualité convenable se<br />

trouvassent libres à proximité - là où sont maintenant les quartiers Widi <strong>et</strong> Segden. Pour l’époque<br />

actuelle, l’exiguité des zones propres à l’implantation humaine <strong>et</strong> agraire selon les normes tradition<br />

nelles constitue une raison nouvelle <strong>et</strong> contraignante de stabilité. Ces zones sont saturées : les rotations<br />

ou les lentes migrations d’ensemble qui peuvent s’observer sur les terroirs du <strong>Mossi</strong> central<br />

ne sauraient être pratiquées ici. La densité d’occupation est telle que, <strong>dans</strong> l’état actuel des habitudes<br />

r&identielles <strong>et</strong> <strong>agricoles</strong>, un accroissement du nombre des installations sur le terroir semble presque<br />

impossible. Depuis assez longtemps déjà, on assiste à une migration vers l’ouest. De nombreux<br />

habitants de Dakola se sont installés à Raotenga, localité située à 13 km au sud-est de Toma -à la<br />

limite du pays samo, sur le cours d’eau Débéré qui est un affluent de la Volta Noire.<br />

3. Mobilité de l’habitat à l’intérieur des aires habitées 2.<br />

A l’intérieur des aires habitées, dont les contours sont assez iixes, les enclos se déplacent<br />

fréquemment en laissant sur le terrain des ruines qui perm<strong>et</strong>tent de -suivre leurs migrations. Quand<br />

un individu acquiert une certaine importance sociale, il cherche généralement à assurer son autonomie<br />

en créant un nouvel enclos pour lui <strong>et</strong> ses dépendants. Un enclos sur dix seulement est demeuré sur<br />

le lieu de son installation originelle à Dakola; mais la plupart des enclos restés fixes n’existent que<br />

depuis moins de deux siècles. Environ 15 % des enclos ont rejoint leur emplacement actuel, il y<br />

a cinquante ans ou plus. Mais les trois quarts des enclos se sont déplacés une ou plusieurs fois au<br />

cours du demi-siècle passé: 27 % des enclos ont été fondés à leur emplacement actuel depuis moins<br />

de dix ans ; le dernier déplacement de 17 % des enclos remonte à dix ans <strong>et</strong> plus, mais à moins de<br />

vingt ans ; <strong>et</strong> environ le tiers des enclos ont été fondés à leur emplacement actuel, il y a vingt ans <strong>et</strong><br />

plus, mais moins de cinquante ans. Une partie de ces déplacements date du dernier transfert du quartier<br />

Zemkom, d’autres ont été effectués <strong>dans</strong> le cadre de l’extension des anciens quartiers devenus<br />

1. La relative stabilité de la localité de Dakola ne constitue pas un phénomène exceptionnel <strong>dans</strong> c<strong>et</strong>te région:<br />

de nombreuses localités se trouvent jusqu’à présent implantées sur les lieux de leur fondation ou à proximité. Il n’en<br />

est pas de même partout en pays mossi. Cf. SK~NNER, 1964 (p. 24) : e The number of villages and haml<strong>et</strong>s in Nobere<br />

district apparenty fluctuated. Villages were occasionally abandoned, while small haml<strong>et</strong>s grew into prominent<br />

se<strong>et</strong>lements 11. ’<br />

2. L’enquête sur la mobilité de l’habitat, effectuée en 1967, a porté sur les soixante-dix enclos situés sur le<br />

territoire de Dakola.

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