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Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

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78 ACTIVITÉS AGRICOLES ET CHANGEMENTS SOCIAUX DANS L’OUEST-MOSSI<br />

Les champs de l’aire habitée situés loin des enclos des exploitants sont plus souvent laissés en<br />

jachère que les champs proches, surtout quand il s’agit de terres appauvries.<br />

Dans l’aire secondaire d’habitation, où le taux d’occupation du sol est environ de 25 % seule.<br />

ment, les jacheres forment des étendues plus vastes <strong>et</strong> mieux dessinées, comme <strong>dans</strong> les zones périphériques<br />

où sont situés les champs temporaires. La terre ne manque pas <strong>dans</strong> ces zones, où les jachères<br />

sont plus nécessaires à cause de la médiocrité des sols <strong>et</strong> en raison de techniques d’entr<strong>et</strong>ien plus<br />

frustea.<br />

Dans la zone à colluvions, le taux d’occupation du sol est proche de 40 %. Mais il tombe à<br />

5 % pour les autres zones periphériques de champs temporaires ; les jachères y sont étendues <strong>et</strong> de<br />

longue durée.<br />

b) LA FUMURE.<br />

Description.<br />

Les cultures offrent généralement un aspect peu homogène. Sur de nombreux champs, les<br />

mils ont des différences de hauteur étonnantes: à proximité de tiges ne mesurant après quelques<br />

semaines d’hivernage que 20 cm, on en trouve de 1,5O m. Ces disparités peuvent avoir plusieurs<br />

causes: topomorphie, qualité des sols, inêgale préparation du champ, échelonnement des semis <strong>et</strong><br />

des premiers sarclages, diversité des variétés végétales ; mais la cause principale en est, <strong>dans</strong> la plupart<br />

des cas, une pratique irrégulière de la fmnure. Tous les cultivateurs savent qu’ils peuvent compter<br />

sur une production plus rapide <strong>et</strong> plus abondante sur les champs qu’ils engraissent, <strong>et</strong> le problème<br />

de la fumure leur cause un réel souci. Néanmoins, ils ne pratiquent pas une association systématique<br />

élevage.agriculture, ils n’intègrent pas de gros bétail <strong>dans</strong> le système de production, <strong>et</strong> ils n’ont par<br />

conséquent pas réussi à trouver une solution globale satisfaisante au problème de la fumure.<br />

A Dakola, presque toutes les unités de production élèvent des chèvres <strong>et</strong> quelques moutons.<br />

* Ce menu bétail est utilisé pour les cadeaux - notamment à l’occasion des alliances matrimoniales -,<br />

il sert à des sacrifices rituels, représente un capital facile à convertir en argent en cas derrécessité, <strong>et</strong><br />

il est producteur de fumier - mais c<strong>et</strong>te dernière fonction apparaît accessoire l. L’élevage du porc,<br />

encore peu répandu, est en n<strong>et</strong> progrès. Par contre, peu nombreux sont les cultivateurs qui possèdent<br />

des bovins - & peine un chef d’exploitation sur dix; <strong>et</strong> ces bœufs sont confiés à des Peul. Ce sont<br />

les habitants du quartier Zemkom, parents du chef du commandement régional, qui possèdent le<br />

plus grand nombre de bœufs - deux personnes ont chacune une vingtaine de têtes de bétail, ce qui<br />

constitue un chiffre exceptionnellement élevé <strong>dans</strong> c<strong>et</strong>te région. Il est quasi impossible de faire un<br />

recensement exact des bovins, car les gens du commun craignent de faire état du nombre de têtes de<br />

bétail qu’ils possèdent.<br />

T. P. ROUAMBA (s.d., p. 10) note que <strong>dans</strong> la région de Ouagadougou, (( les rares privilégiés<br />

qui possèdent entre cinq <strong>et</strong> vingt-cinq têtes de bétail en tirent un bénéfice substantiel <strong>et</strong> un prestige<br />

social certain ». L’auteur ne précise pas le statut social de ces N rares privilégiés », mais on peut<br />

supposer qu’il s’agit de personnes jouissant d’un statut éminent <strong>dans</strong> la société traditionnelle ou<br />

d’individus que leur profession ou leurs ressources situent hors de l’ordre ancien. Dans l’ouest du<br />

<strong>Mossi</strong>, les gens du commun ne peuvent guère espérer r<strong>et</strong>irer du prestige de la possession d’un troupeau<br />

ou d’un quelconque bien matériel. Les richesses sont source de divers dangers, car un rigoureux<br />

contrôle social tend en permanence à empêcher quiconque de se prévaloir d’une richesse matérielle<br />

pour prétendre à une promotion sociale. Chacun tient par conséquent à garder secr<strong>et</strong> le nombre de<br />

1. Le bétail domestique couche <strong>dans</strong> des cases séparées, à même le sol couvert de déjections; la litière est<br />

inconnue au <strong>Mossi</strong>, bien que des graminées’partout abondantes perm<strong>et</strong>traient d’en réaliser sans grand6 peine.

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