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Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

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238 ACTIVITÉS AGRICOLES ET CHANGEMENTS SOCIAUX DANS L’OUEST-MOSSI<br />

c) BILAN DE L'OPÉRATION.<br />

Konkobo Nouaga a vendu à la C.F.D.T., 1068 kg de coton, ce qui lui a rapporté 36 250 francs<br />

CFA. Avec 19 000 francs CFA, il a ach<strong>et</strong>é du sorgho - soit à peu près 1000 kg; il a payé son impôt<br />

<strong>et</strong> celui de son fils - environ 3 500 francs CFA. Le reste de l’argent devait servir pour les travaux<br />

de culture de la campagne suivante, pour l’habillement <strong>et</strong> les autres besoins de la famille.<br />

,Konkobo Nouaga ne sait pas évaluer avec précision l’importance de la production de mil<br />

qu’il obtenait autrefois sur le champ qu’il cultive maintenant en coton. Et n’ayant jamais commercialisé<br />

le mil, sauf occasionnellement de minimes quantités sur le marché local, il n’a pas fait de calcul<br />

pour déterminer quelle était la valeur marchande de sa production de mil. Il n’a donc pas comparé<br />

la rentabilité de la culture des mils avec celle de la culture du coton. Pour lui, la différence réside <strong>dans</strong><br />

le fait que le mil ne rapporte pas d’argent parce que normalement il n’est pas vendu: c<strong>et</strong>te céréale<br />

est essentiellement le moyen de la subsistance; tandis que le coton est par nature un vég<strong>et</strong>al destiné<br />

au commerce.<br />

En supposant que Konkobo Nouaga obtenait autrefois environ 500 kg de céréales à l’hectare<br />

- rendement moyen <strong>dans</strong> c<strong>et</strong>te région 1 -, son champ de 3,5 ha en produisait 1 750 kg. Au prix<br />

arrondi de 20 francs CFA le kg, ce champ cultivé en céréales pouvait donc lui rapporter un revenu de<br />

peu inférieur au revenu procuré par le coton. Mais si on prend en considération les aléas climatiques<br />

<strong>et</strong> économiques susceptibles d’affecter la production <strong>et</strong> la commercialisation de ces produits, les<br />

revenus mon<strong>et</strong>aires que l’on peut espérer de la culture du coton paraissent les plus incertains. Avec<br />

la monoculture du mil, le cultivateur demeure <strong>dans</strong> le cadre de l’économie de subsistance, où une faible<br />

partie de la production seulement est vendue au fur <strong>et</strong> à mesure des besoins monétaires, tandis que la<br />

culture exclusive du coton introduit <strong>dans</strong> l’économie de marché où surgissent des risques noweaux,<br />

<strong>sociaux</strong> <strong>et</strong> économiques, <strong>et</strong> où doivent intervenir - tant soit peu - des prévisions financiéres.<br />

2. L’unité de production de Konkobo Poussi.<br />

Imitant son père, Konkobo roussi n’a cultivé que du coton durant la campagne agricole<br />

1964-1965, sur un champ de 1,5 ha. Il a obtenu 302 kg de coton, soit un rendement de 200 kg/ha.<br />

La vente de ce coton à la C.F.D.T. lui a rapporté 10 550 francs CFA. Avec 4 000 francs CFA, il s’est<br />

procuré du mil; il a ach<strong>et</strong>é une bicycl<strong>et</strong>te d’occasion à 3 000 francs CFA, <strong>et</strong> des pièces détachées au<br />

prix de 2 000 francs CFA pour achalander son stand de mécanicien-réparateur au marché. Il ne lui<br />

restait donc plus d’argent pour payer la main-d’oeuvre employée aux cultures, l’année suivante.<br />

Konkobo Poussi n’a pas fourni lui-même un gros effort sur son champ. La majeure partie de<br />

son temps a été occupée à la réparation des cycles au marché. Comme son père, Konkobo roussi a<br />

distribué des salaires pour faire effectuer les travaux culturaux importants :<br />

- Premier sarclage par le personnel de l’unité de production (Konkobo Poussi <strong>et</strong> son épouse) <strong>et</strong><br />

douze cultivateurs payés 100 francs CFA durant une journée. Dépenses 2 :<br />

Rémunération ............................................... 1200 F CFA<br />

Trois canaris de bière ........................................ 300 F CFA<br />

Gâteau de mil <strong>et</strong> sauce ........................................<br />

200 F CFA<br />

~-<br />

Total . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..*....... 1700 F CFA<br />

1. Le rendement de 500 kg de céréales à l’hectare est une estimation inférieure aux chiffres publiés <strong>dans</strong> les<br />

rapports du service de l’agriculture.<br />

2. Chiffres arrondis.

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