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Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

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FORMES PARTICULIÈRES D’ORGANISATION DU TRAVAIL 121<br />

vement élevé, rapporté aux faibles étendues consacrées à c<strong>et</strong>te culture ; mais les sarclages du coton<br />

exigent une main-d’oeuvre nombreuse, à un moment où les travaux urgents sur champs de mil sont<br />

à peu près achevés. La culture du coton à l’occasion des sosose est un phénomène récent, déterminé<br />

par l’extension des champs consacrés à c<strong>et</strong>te culture. On peut présumer que l’utilisation de c<strong>et</strong>te forme<br />

traditionnelle de coopération pour les cultures de rapport se transformera profondément <strong>et</strong> rapidement,<br />

<strong>et</strong> hâtera sans doute sa disparition I.<br />

Les types de travaux effectués lors des invitations de culture sont divers: tous les travaux<br />

culturaux qui exigent une main-d’œuvre abondante; mais ce sont les sarclages qui fournissent les<br />

occasions de sosose les plus fréquentes. Les sarclages d’entr<strong>et</strong>ien sont plus nombreux que les premiers<br />

sarclages parce qu’ils sont effectués à une époque où les cultivateurs sont moins occupés sur leurs<br />

propres champs, plus enclins à se rendre à des séances de culture pour se délasser après les pénibles<br />

semaines du début d’hivernage. Il est exceptionnel que soit organisé un sosouga pour l’enfouissement<br />

du fumier ou pour les semailles, car ces opérations sont généralement effectuées à un moment du<br />

calendrier agricole où le temps ne manque pas. Ouédraogo Raga a organisé une invitation de culture<br />

pour fumer un de ses champs parce qu’il n’avait décidé de m<strong>et</strong>tre ce champ en culture qu’après les<br />

premières pluies. Et Ouédraogo Noregma en a organisé une pour semer son mil parce qu’il est aveugle<br />

ainsi que sa première épouse, la femme qu’il a héritée de son père est trop âgée pour travailler, <strong>et</strong> il<br />

n’a pas d’enfant.<br />

e) COÛT DES INVITATIONS DE CULTURE.<br />

On a déjà noté à propos des rabense quelles sont les difficultés d’un calcul du coût du travail<br />

fourni à l’occasion des séances de culture communautaire. Le travail effectué lors des sosose n’est pas<br />

.apprécié en valeur monétaire ; <strong>et</strong> l’évaluation de son coût en termes monétaires semble inadéquate<br />

parce qu’elle ne rend pas compte de la réalité: la majeure partie des biens consommés sont prélevés<br />

<strong>dans</strong> la sphère de l’économie de subsistance, leur valeur concrète ne coïncide pas avec les prix du<br />

marché. Néanmoins, le calcul du coût de la journée de travail peut donner des indications sur les<br />

transformations récentes de la nature des sosose. Ainsi que pour les rabense, des sondages perm<strong>et</strong>tent<br />

de deviner des variations importantes de ce coût de localité à localité, <strong>et</strong> l’existence de relations<br />

stables entre le coût des sosose, leur fréquence <strong>et</strong> le volume de la main-d’oeuvre mobilisée.<br />

Si on évalue au prix du marché la valeur des marchandises consommées à l’occasion des quarante-cinq<br />

sosose étudiés, on obtient la somme arrondie de 43 800 francs CFA. Les dépenses monétaires<br />

engagées à l’occasion de ces invitations de culture ont été de 7 400 francs CFA. Les frais d’ensemble<br />

se sont donc élevés à 51 200 francs CFA - les marchandises fournies par les exploitants<br />

représentant environ 85 % des dépenses totales. Sachant qu’à l’occasion de ces sosose, sept cent trente<br />

journées de travail ont été fournies par la main-d’œuvre étrangère aux unités de production bénéficiaires,<br />

<strong>et</strong> soixante-dix journées par la main-d’oeuvre de ces unités, soit un total de huit cents journées<br />

de travail, on obtient comme prix de la journée de travail, la somme de 60 francs CFA environ (après<br />

déduction du prix de la nourriture consommée le jour du sosougu par les femmes, les enfants <strong>et</strong> les<br />

vieillards des unités de production bénéficiaires).<br />

1. Dans la région de Ouagadougou, où l’économie monétaire a fait plus de progrès que <strong>dans</strong> l’Ouest, les formes<br />

traditionnelles de coopération sont réservées aux cultures de subsistance. Cf. BOUTILIJER, 1964 (p. 66) : « Les associations<br />

de travail, type « sissoaga », ou « kamnaba 1) n’entrent en jeu que pour les cultures traditionnelles, c’est-à-dire<br />

essentiellement le mil, accessoirement le maïs (<strong>et</strong> non pour les cultures destinées aux circuits commerciaux modernes,<br />

comme le riz) [. . .]. Il semble que la différence tienne à ce que la récolte de riz est vendue <strong>et</strong> procure un certain revenu<br />

monétaire qui sert soit à payer l’impôt, soit à divers achats de consommation, tandis que le mil est la céréale de la<br />

subsistance. de la vie. >)

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