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Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

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LE RÉGIME FONCIER 153<br />

l’individualisme, qui s’est manifestée <strong>dans</strong> le domaine foncier par l’accaparement des terres au bénéfice<br />

d’unités sociales restreintes <strong>et</strong> par une profonde transformation des implications sociales <strong>et</strong> religieuses<br />

des rapports entre les hommes <strong>et</strong> la terre. Les conceptions religieuses traditionnelles relatives à la<br />

terre n’ont que peu freiné l’évolution du système foncier, ce qui tend à confirmer l’hypothèse suivante<br />

de BOUTILLIER (1964, p. 18): N Plus qu’aux liens sacrés hommes-terre lorsqu’ils existent, il semble<br />

qu’il faille lier la structure foncière, d’une part, à I’organisation sociale <strong>et</strong> politique, d’autre part, au<br />

système économique. ))<br />

C. - DÉFINITION DES DIVERS DROITS FONCIERS ACTUELS ET DES RÈGLES DE<br />

SUCCESSION.<br />

1. Les droits fonciers.<br />

Depuis plusieurs générations, toutes les terres de Dakola, qu’elles soient situées à l’intérieur<br />

de l’aire des champs permanents ou <strong>dans</strong> les zones périphériques du terroir, sont appropriées ; il<br />

n’existe pas une parcelle de terre libre. Même les étendues stériles sont appropriées: elles sont aux<br />

possesseurs des terrains cultivables situes alentour, ou aux descendants de ceux qui les ont jadis<br />

exploitées <strong>dans</strong> le cas de terres devenues stériles par épuisement. La nature du droit de possession a<br />

été définie ci.dessus à propos de l’utilisation des soolem. Ce droit est fondamentalement toujours<br />

identique, quelles que soient les qualités des détenteurs de ce droit <strong>et</strong> les terres sur lesquelles ce droit<br />

s’applique. Ce sont les différentes sortes de droits de culture superposés aux droits de possession qui<br />

confèrent aux problèmes fonciers leur actuelle complexité. Quatre principaux modes de tenure des<br />

terres peuvent être distingués à Dakola, fondés sur quatre types de droits différents.<br />

a) DROIT D'USAGE RELEVANT DU DROIT OE POSSESSION.<br />

Quand un cultivateur exploite lui-même une terre qu’il possède en propre, son droit d’usage<br />

sur c<strong>et</strong>te terre dépend immédiatement de son droit de possession.<br />

Dans les localités où subsiste de la brousse, un cultivateur peut acquérir un droit d’usage<br />

permanent résultant directement de l’appropriation, lorsqu’il crée un champ sur une terre libre ou<br />

sur une ancienne jachère définitivement abandonnée par l’exploitant précédent.<br />

b) DROIT D'USAGE LIÉ A L'INSTALLATION.<br />

Le droit d’usage lié à l’installation est un droit de résidence <strong>et</strong> de culture sur une terre qui n’est<br />

pas possédée par l’exploitant, mais qui a été accordée à celui-ci ou à un de ses ancêtres avec l’autort<br />

sation explicite d’y installer une habitation. Ce droit peut être hérité par les descendants du premier<br />

bénéficiaire aussi longtemps qu’ils continuent à résider sur la terre qui est l’obj<strong>et</strong> de ce droit, ce qui<br />

implique que le champ situé autour de l’habitation est exploité en quasi permanence. Dans ce cas, le<br />

possesseur de la terre ne peut pas reprendre le droit d’usage concédé sur son soolem. Par contre, ce<br />

droit cesse quand le bénéficiaire du droit quitte c<strong>et</strong>te terre pour installer ailleurs son habitation, même<br />

s’il exprime l’intention de continuer à la cultiver en permanence. Ce type de droit ne correspond pas<br />

à un don de terre, puisque le possesseur garde le soolem <strong>et</strong> la possibilité de récupérer la terre en cas<br />

de changement de résidence du bénéficiaire du droit. Il ne s’agit pas non plus d’un prêt au sens précis<br />

de ce terme, puisque la notion de délai n’intervient pas au moment où la terre est cédée. Ce droit<br />

de résidence <strong>et</strong> de culture concrétise le droit fondamental reconnu à tout homme adulte de jouir<br />

tranquillement d’une portion de terre où habiter <strong>et</strong> qui lui perm<strong>et</strong>te d’assurer la subsistance de sa<br />

famille.

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