26.12.2013 Views

Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA RÉGION ET DE LA LOCALITÉ DE DAKOLA 31<br />

quitta Ouagadougou pour se diriger vers l’ouest, mais il est possible qu’une confusion se soit établie<br />

entre les Yarse <strong>et</strong> des tisserands mandé originaires du Nord-Ghana, qui faisaient partie de la suite des<br />

premier5 chefs nakomse (IZARD M., 1967, p. 223). Quoiqu’il en soit, il est certain que les Yarse<br />

s’établirent très tôt <strong>dans</strong> l’Ouest. Un grand nombre d’entre eux y vinrent pour le commerce <strong>et</strong> furent<br />

r<strong>et</strong>enus par les chefs. Musulmans, ils forment généralement des communautés à part, <strong>et</strong> leur système<br />

social diffère en divers points de celui des <strong>Mossi</strong>.<br />

Les Peuls, les Gourounsi-Léla, <strong>et</strong> les Silmi-<strong>Mossi</strong> que l’on trouve aussi <strong>dans</strong> l’Ouest-<strong>Mossi</strong><br />

présentent les caractères originaux des ensembles <strong>et</strong>hniques auxquels ils appartiennent.<br />

Les Nyonyose de l’ouest, qui se distinguent des Ninisi, sont originaires du royaume de Ouagadougou.<br />

Ils ne sont pas considérés comme autochtones <strong>dans</strong> l’Ouest ; leur immigration est ultérieure<br />

à l’arrivée des chefs mossi. Les descriptions que R. PAGEARD (1963) a consacrées aux Nyonyose, à<br />

partir d’enquêtes <strong>dans</strong> le <strong>Mossi</strong> central, s’appliquent donc à ceux de l’Ouest, <strong>et</strong> on ne sera pas surpris<br />

de lire que « le Panzani tengsoba <strong>et</strong> le chef de Boinsa se déclarent parents des Nioniossé de Pilimpikou<br />

)) r ; mais les enquêtes <strong>dans</strong> c<strong>et</strong>te dernière localité n’ont, jusqu’à présent, apporté que peu de précisions<br />

sur les caractéristiques perm<strong>et</strong>tant de comparer Pilimpikou à Guilongou <strong>dans</strong> l’hypothèse où<br />

ces localités formeraient (( les deux pôles religieux de la société nionioga, d’est en ouest » (PAGEARD R.,<br />

1963, p. 16). Enfin, certaines personnes ou certaines familles se disent nyonyose sans être issues du<br />

groupe <strong>et</strong>hnique désigné par ce terme: les connaissances magiques des « maîtres du vent )) <strong>et</strong> les<br />

pouvoir5 occulte5 qui y sont associés leur ont été transmis par initiation ou même par transaction.<br />

Les Mowando de l’Ouest sont apparentés à ceux décrits par R. PAGEARD (1963, p. 59) <strong>et</strong><br />

Y. TIENDREBEOGO (1964, p. 156). Séduit par les <strong>dans</strong>es des masques CC voltaïques », leur ancêtre,<br />

fils aîné de naaba Ouédraogo, aurait renoncé - au profit de naaba Zoungrana - à la succession de<br />

son père à la tête de ce qui devint par la suite l’empire mossi; de c<strong>et</strong>te façon, il pouvait porter lut<br />

même des masques <strong>et</strong> les laisser à sa descendance.<br />

Les Sikoaba forment une autre société de masques, très nombreuse <strong>dans</strong> l’Ouest. Les informations<br />

laissées par J. B. MELINE (1937-1938) sur les CC Sukomse )) de la région de Koudougou ne<br />

correspondent pas à celles recueillies sur les Sikoaba actuels de la région de Dakola. Ceux-ci paraissent<br />

également différents des CC Sikobsé » du sud-ouest du Yatenga, dont M. IZARD (1963, p. 276) dit qu’ils<br />

forment une société secrète « qui porte le nom de siku <strong>et</strong> serait principalement une société d’initiation<br />

féminine )). Il semble que .beaucoup de Sikoaba de l’Ouest soient d’origine ninisi 2, tandis que des<br />

groupes d’origines diverses se seraient adjoints à la société sikoa en suivant une initiation. La religion<br />

des masques est à l’heure actuelle assez dégradée <strong>et</strong> toute enquête sur ce suj<strong>et</strong> s’avère difficile; elle<br />

constitue sans doute un héritage des populations autochtones, un héritage qui fut largement partagé.<br />

2. Les groupements locaux.<br />

Les quarante-deux mille habitants qui formaient en 1965 la population de la circonscription<br />

administrative de Samba étaient répartis <strong>dans</strong> trente-deux localités de taille très inégale 3. Aucune<br />

d’entre elles ne comptait moins de trois cents habitants, dix-sept localités avaient une population<br />

inférieure à mille habitants, cinq localités en comptaient entre mille <strong>et</strong> mille cinq cents, six entre ce<br />

dernier chiffre <strong>et</strong> deux mille, <strong>et</strong> quatre localités avaient une population supérieure à deux mille habi-<br />

1. PAGEARD, 1963 (p. 19).<br />

2. CC II semble nécessaire de rechercher si les pratiques religieuses des Sikomcé n’ont pas une origine niniga 11,<br />

PAGEARD, 1963 (p. 69).<br />

3. Le terme CC localité )) sera emplayé <strong>dans</strong> c<strong>et</strong>te étude paur désigner les groupements humains mossi cammunément<br />

<strong>et</strong> impraprement‘appelés « villages ». II ne sera fait usage du mot « village )) que <strong>dans</strong> l’acception administrative<br />

de ce terme : quand il s’agit d’unités définies par l’administration, souvent composées de quartiers qui furent largement<br />

autonomes à l’époque pré-caloniale. Nombre de ces villages ont été créés par l’administration <strong>dans</strong> l’unique but de<br />

faciliter le contrôle des populations - les apératians de recensement <strong>et</strong> la collecte de l’impôt. La langue mare n’a pas<br />

de terme propre pour désigner une communauté villageoise au communale; une telle réalité ne semble pas exister<br />

au-delà de ses farmes les plus élémentaires chez les <strong>Mossi</strong> de l’Ouest.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!