Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

‘PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA RÉGION ET DE LA LOCALITÉ DE DAKOLA 53
Les remarques qui s’appliquent à l’habitat traditionnel (représenté par la grande majorité des
enclos) ne sont pas valables pour les habitations rectangulaires à toit plat (qui se multiplient). La
construction de telles maisons est d’un coût assez élevé: elle nécessite la présence d’un maçon qui
exige une rémunération en espèces ; et pour supporter la terrasse, il faut des poutres épaisses en bois
dur, rare et cher. Comme de telles constructions sont plus massives et plus durables que les cases
traditionnelles et parce qu’elles représentent un investissement important, elles constituent sans
doute un facteur déterminant de l’enracinement progressif de l’habitat. Mais c’est l’intensification
de l’agriculture qui contribuera le plus à stabiliser l’habitat.
Les déplacements de l’habitat mettent en évidence à la fois la souplesse et l’instabilité du système
agraire. Ils entraînent souvent une modification plus ou moins notable de l’organisation de la production
: distribution différente de la main-d’œuvre quand il y a éclatement d’une unité de production,
changement de la physionomie agraire par l’abandon ou la création de nouveaux champs dans des
zones différentes, variation de la répartition des espèces végétales à la suite de l’acquisition ou de la
perte de terres à vocation particulière. On peut admettre que les motivations de ces dépIacements
sont assez souvent, en dernière analyse, d’ordre agricole : le cultivateur cherche à agrandir la superficie
de ses champs, ou à se procurer de meilleures terres, plus fertiles ou plus faciles à travailler. Toutefois,
les déterminations agricoles de la mobilité de l’habitat ne relèvent pas d’une stratégie agraire globale
au niveau de la collectivité, elles ne se conforment pas aux exigences d’une rationalité qui présiderait
à l’exploitation du terroir dans son ensemble. Ces déplacements résultent toujours d’initiatives individuelles
contingentes et désordonnées ; les modifications qu’ils entraînent dans le paysage agraire
sont locales et aléatoires.
4. Densité de l’habitat.
L’aire privilégiée de l’habitat mesure 155 ha r et comprend cinquante-six enclos. La superficie
moyenne disponible par enclos est donc de 2,76 ha dans cette zone, et la densité est de trente-six enclos
au km2 2.
L’aire secondaire de l’habitat mesure 92 ha et comprend onze enclos. La superficie moyenne
disponible par enclos est de 8,40 ha dans cette zone, et la densité est de 12 enclos au km2.
L’ensemble du territoire de Dakola mesure 785 ha environ. La densité est de 9’enclos ou 86 habitants
au km2.
C. - OCCUPATION DU SOL ET RÉPARTITION DES CULTURES.
1. Le paysage agraire.
U) LES PRINCIPALES AIRES DU TERROIR.
La description du site de Dakola a fait apparaître que la différenciation de ce terroir résulte
d’abord de la variété des sols et de leur situation topographique. On a noté que la répartition de l’habitat
est intimement liée à ces deux facteurs, notamment à la nécessité de disposer à proximité immédiate
de l’habitat de terres fertiles et meubles, pouvant supporter des cultures quasi permanentes
moyennant une certaine fumure.
1. Chiffre arrondi. II en est de même pour les autres indications de superficie contenues dans cette étude.
2. Ces chiffres fournissent une indication concernant le taux d’occupation de la zone agraire correspondante,
plutôt qu’ils ne mettent en valeur des éléments directement liés à l’habitat.