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Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

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160 ACTIVITÉS AGRICOLES ET CHANGEMENTS SOCIAUX DANS L’OUEST-MOSSI<br />

ficies qui font l’obj<strong>et</strong> de droits d’usage résultant de prêts à long terme indéfini représentent 43 % des<br />

superficies de c<strong>et</strong>te catégorie de champs, <strong>et</strong> 22 % font l’obj<strong>et</strong> de droits d’usage résultant de prêts à<br />

court terme. Ces chiffres illustrent la souplesse du système foncier traditionnel : <strong>dans</strong> la principale<br />

zone agraire, les conditions pratiques de l’usage du sol se sont adaptées à la mobilité des exploitations<br />

(en rapport avec les besoins fluctuants des groupes).<br />

Les champs de bas-fond <strong>et</strong> les champs périphériques sont plus souvent exploités directement<br />

par leurs possesseurs : 93 % des superficies pour les premiers <strong>et</strong> les quatre cinquièmes pour les seconds,<br />

le reste faisant l’obj<strong>et</strong> de droits d’usage résultant de prêts à court terme.<br />

L’examen des modalités de l’usage de la terre selon les quartiers m<strong>et</strong> en évidence une incontestable<br />

homogénéité. Dans le quartier Widi, l’exercice direct du droit de possession a porté sur 76 a<br />

en moyenne par personne active; pour les autres quartiers, les superficies moyennes sont les suivantes :<br />

70 a pour Loungo, 65 a pour Segden <strong>et</strong> 60 a pour Zemkom. Les superficies moyennes ayant fait l’obj<strong>et</strong><br />

de droits d’usage liés à l’installation ou résultant de prêts à long terme indéfini sont de 26 a par personne<br />

active pour Widi, de 18 pour Loungo, de 21 pour §egden <strong>et</strong> de 24 pour Zemkom. Enfin, les<br />

superficies moyennes empruntées à court terme sont de 13 a par personne active pour Widi, de 15<br />

pour Loungo, de 2 pour Segden <strong>et</strong> de 6 pour Zemkom. Il n’est ni surprenant ni significatif que les<br />

plus importantes disparités concernent les prêts à court terme: c’est le niveau le plus fluctuant du<br />

système foncier, le plus sensible aux déterminations contingentes. Mais pour le reste, l’uniformite des<br />

modalités de l’usage de la terre entre les quartiers manifeste clairement une égalité pratique des grands<br />

groupes <strong>sociaux</strong> en matière foncière, égalité qui résulte de la manière concrète dont se sont progressivement<br />

constitués les divers droits sur la terre.<br />

1. Possession <strong>et</strong> usage de la terre.<br />

Sur les trente <strong>et</strong> un chefs d’exploitation qui‘possèdent de la terre, cinq seulement ne cultivent<br />

que des terres qui leur appartiennent, <strong>et</strong> les vingt-six autres cultivent en plus d’une partie ou de la<br />

totalité de leurs terres propres des terrains sur lesquels ils n’ont qu’un droit d’usage. La plupart des<br />

exploitants du second groupe (ou leurs ancêtres) ont cédé des droits d’usage sur une partie des terres<br />

en leur possession r; <strong>et</strong> ces droits sont actuellement maintenus en vigueur bien que, pour satisfaire<br />

leurs propres besoins, les détenteurs des droits de possession ne puissent souvent pas se contenter<br />

des terres disponibles qui leur appartiennent. Certains exploitants qui possèdent des superficies<br />

n<strong>et</strong>tement supérieures à celles qu’ils m<strong>et</strong>tent en culture se trouvent néanmoins contraints de cultiver<br />

des terres sur lesquelles ils n’ont que des droits d’usage. En somme, la majorité des chefs d’exploitation<br />

cultivent en plus des superficies qui leur appartiennent des terres sur lesquelles ils ne détiennent que<br />

des droits d’usage, tandis qu’eux-mêmes ou leurs ancêtres ont cédé des droits d’usage sur une partie<br />

des terres en leur possession.<br />

Guiguemdé Panebsamda a une exploitation de 8,27 ha dont 160 a seulement lui appartiennent,<br />

il a néanmoins cédé une parcelle de 15 a à Guiguemdé Yemdaogo, un ami qui lui en a fait la demande<br />

pour le compte de sa femme 2. Kafando Lallé, qui cultive 3,87 ha dont 314 a sont en sa possession,<br />

a cédC une parcelle de 31 a à Ouédraogo Ouamnouaga qui est son oncle maternel 2.<br />

Une analyse plus précise de la répartition des droits d’usage montrera comment les impératifs<br />

liés à l’obligation commune d’assurer la subsistance de tous, ainsi que les habitudes <strong>et</strong> obligations<br />

sociales, se transcrivent <strong>dans</strong> le domaine foncier <strong>et</strong> contribuent à favoriser ou à freiner l’instauration<br />

progressive d’un régime foncier fondé sur une notion de la possession proche de la notion occidentale<br />

de propriété.<br />

1. Douze chefs d’exploitation ont cédé des droits d’usage sur des terres qu’ils possèdent à des individus faisant<br />

partie de l’échantillon de l’enquête. Ce chiffre serait bien plus élevé s’il était tenu compte des terres cédées pour l’usage<br />

aux autres habitants de Dakola <strong>et</strong> aux étrangers.<br />

2. Des droits d’usage sur d’autres parcelles ont été cédés par le même cultivateur, mais les superficies concernées<br />

ne sont pas connues parce que les exploitants qui en ont bénéficié n’ont pas été touchés par l’enquête.

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