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Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

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82 ACTIVITÉS AGRICOLES ET CHANGEMENTS SOCIAUX DANS L’OUEST-MOSSI<br />

fumier qu’ils recouvrent aussitôt. Les semences seront ultérieurement mises en terre aux places<br />

ainsi fumées.<br />

La fumure animale par parcage de bœufs résulte d’un accord conclu avec des bergers Peul.<br />

Relativement rares sont les cultivateurs qui disposent des moyens nécessaires pour recourir à ce<br />

procédé de fumure, considéré comme le plus efficace r. Les termes des contrats de fumure varient selon<br />

les relations des partenaires, l’époque de la fumure <strong>et</strong> l’importance des superficies à fumer. Les cultivateurs<br />

qui possèdent quelques animaux confiés aux Peu1 obtiennent plus facilement, à prix‘avan<br />

tageux <strong>et</strong> à meilleure époque, le parcage d’un troupeau sur leurs champs. Mais la fumure par parcage<br />

de gros bétail est <strong>dans</strong> tous les cas onéreuse. Généralement, le berger <strong>et</strong> sa famille doivent être nourris<br />

durant le temps qu’ils passent avec le troupeau sur le champ à fumer, <strong>et</strong> le cultivateur leur doit en<br />

plus divers cadeaux : noix de kola, p<strong>et</strong>it bétail, éventuellement de l’argent.<br />

Analyse quantitative.<br />

Au cours de l’année agricole 1964, près de la moitié des superficies cultivées à Dakola ont<br />

bénéficié d’une fumaison systématique: 39 % de fumure domestique, <strong>et</strong> 7 % de fumure de parc à<br />

bétail 2. Les autres terres mises en culture n’ont fait l’obj<strong>et</strong> d’aucune fumure particulière. La proportion<br />

des champs fumés à Dakola semble élevée par rapport à ce qui est pratiqué <strong>dans</strong> d’autres régions<br />

du pays mossi.<br />

Tous les champs d’enclos ont été fumés - 96 % des superficies par fumure domestique <strong>et</strong> le<br />

reste par fumure de parc à bétail. Seulement 20 % des superficies des champs permanents de l’aire<br />

habitée n’ont fait l’obj<strong>et</strong> d’aucune fumure systématique, mais les deux tiers environ ont été engraissées<br />

par fumure domestique, <strong>et</strong> 12 % par fumure de parc. Dans la catégorie des champs semi-permanents<br />

de l’aire habitée, 69 % des superficies n’ont fait l’obj<strong>et</strong> d’aucune fumure systématique, tandis que le<br />

reste a été engraissé par fmnure domestique. Les quatre cinquièmes des terres cultivées <strong>dans</strong> le<br />

bas-fond n’ont pas été fumées, mais 14 % de ces terres ont été engraissées par fumure domestique <strong>et</strong><br />

5 % par fumure de parc. Enfin, les trois quarts des superficies des champs périphériques n’ont fait<br />

l’obj<strong>et</strong> d’aucune fumure systématique, le reste ayant été engraissé par fumure domestique (20 %)<br />

<strong>et</strong> par fumure de parc.<br />

Les champs qui reçoivent le plus d’engrais <strong>et</strong> le meilleur sont donc ceux qui s’étendent à<br />

proximité des enclos: ils tiennent la première place <strong>dans</strong> le système agraire traditionnel, <strong>et</strong> c’est<br />

pour c<strong>et</strong>te catégorie de champs que le problème du transport du fumier est résolu le plus facilement.<br />

Les champs permanents de l’aire habitée qui n’ont reçu aucune fumure sont le plus souvent des<br />

champs individuels. Les champs semi-permanents de l’aire habitée sont relativement peu fumés,<br />

de même que les champs de basefond <strong>et</strong> les champs temporaires des zones périphériques. Les terres<br />

fumées <strong>dans</strong> ces trois catégories de champs appartiennent en majorité à des exploitants qui n’ont pas<br />

l’usage de superficies suffisantes à l’intérieur de l’aire habitée, <strong>et</strong> à quelques exploitants disposant<br />

de beaucoup de fumier grâce à un élevage important ou parce qu’ils s’adonnent à la boucherie 3. Les<br />

cultivateurs considèrent que les bas-fonds sont naturellement fertiles, qu’il n’est donc pas nécessaire<br />

de les fumer. Et c’est aux jachères qu’est laissé le soin de restaurer la fertilité des champs temporaires.<br />

1. D’après les études effectuées par le Groupement Européen de Restauration des Sols, le parcage ne serait pas<br />

un procédé de fumure très efficace. Cf. vol: VI (p. 12) : K Une tête de gros bétail (sur 1 ha pendant six mois de saison<br />

sèche) représente la possibilité d’augmenter de 1 quintal la récolte par parcage traditionnel. En définitive, le rendement<br />

est augmenté pour 1 ou 2 ha de 1 quintal, c’est-à-dire qu’il passe de 7 à 7,s ou 8 quintaux, ce qui estun résultat bien<br />

plus médiocre encore que le paillage [...]. Le bétail ne peut améliorer que de 10 à 20 % des cultures par ce moyen. ))<br />

2. Comme cela a été suggéré plus haut, l’enquête sur la fumure n’a pas appréhendé des réalités quantitatives<br />

homogènes. C’est le stationnement prolongé d’un troupeau de bovins sur un champ ou le geste matériel d’y apporter<br />

du fumier, qui ont servi de critères pour définir la

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