26.12.2013 Views

Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

Activités agricoles et changements sociaux dans l'Ouest Mossi ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

LE RÉGIME FONCIER 157<br />

La comparaison des chiffres cités plus haut ne révèle aucune disparité surprenante entre<br />

quartiers, en ce qui concerne la répartition des droits de possession. Les différences observées ne<br />

peuvent être expliquées ni par l’ordre chronologique de fondation des quartiers, ni par des prééminences<br />

de statut social. Les exploitants de Widi possèdent proportionnellement plus de terres que<br />

ceux de Loungo, bien que ce quartier soit le plus ancien; <strong>et</strong> les cultivateurs de Zemkom, membres<br />

du lignage qui détient le pouvoir régional, sont les moins favorisés quant aux droits de possession<br />

sur la terre.<br />

D’autre part, tous les quartiers ont des droits de possession <strong>dans</strong> toutes les zones agraires,<br />

<strong>et</strong> la distribution de ces droits apparaît aléatoire; cela tend à confirmer les hypothèses déjà énoncées<br />

concernant le processus de formation des structures foncières. C’est Loungo, le plus ancien quartier,<br />

qui est relativement le plus pauvre en droits de possession sur la zone des champs de bas-fond - les<br />

membres de ce quartier ne possèdent <strong>dans</strong> le bas-fond que le quart de leurs terres cultivées ; 3’7 % des<br />

superficies appropriées par les habitants de Loungo sont situées <strong>dans</strong> la zone de l’habitat, un pourcentage<br />

identique <strong>dans</strong> la zone des champs périphériques - ce dernier pourcentage est le plus élevé<br />

enregistré pour c<strong>et</strong>te zone de champs. Il est également remarquable que Segden, quartier des étrangers,<br />

se distingue par le pourcentage le .plus élevé de terres appropriées à l’intérieur de l’aire habitée -<br />

52 % -, <strong>et</strong> par le pourcentage le plus faible de terres appropriées <strong>dans</strong> la zone des champs périphé.<br />

riques - 17 % -, les terres de bas-fond faisant l’obj<strong>et</strong>’ de droits de possession représentent presque<br />

le tiers de l’ensemble des terres appartenant aux membres de ce quartier. Pour le quartier Widi, les<br />

pourcentages sont respectivement des 40, 34 <strong>et</strong> 26 % pour les champs de l’aire habitée, les champs de<br />

bas-fond <strong>et</strong> les champs périphérique; <strong>et</strong> <strong>dans</strong> le même ordre, ces valeurs sont de 30, 45 <strong>et</strong> 25 % pour<br />

le quartier de Zemkom. Les cultivateurs de Zemkom sont donc favorisés en ce qui concerne les terres<br />

de bas-fond: autrefois installés à proximité de c<strong>et</strong>te zone qui n’était pas encore appropriée, ils y ont<br />

créé de vastes champs, se réservant les meilleures terres ; ils n’ont guère cherché à étendre leur domaine<br />

<strong>dans</strong> les autres zones de champs, dont ils se trouvaient géographiquement séparés.<br />

3. Distribution des droits de possession entre lignages.<br />

Etant donné le volume réduit de l’échantillon <strong>et</strong> le fait que l’enquête n’a pas touché des unités<br />

lignagères complètes, l’étude de la distribution des droits de possession entre les lignages n’autorise<br />

pas de conclusions très précises pour l’ensemble de chaque groupe lignager. Mais les résultats de l’enquête<br />

<strong>et</strong> de sondages marginaux m<strong>et</strong>tent néanmoins en évidence un nombre important de phénomènes<br />

concordants <strong>et</strong> significatifs.<br />

Les quatre cinquièmes des superficies cultivées par les trente-cinq exploitants étudiés leur<br />

appartiennent en propre ou sont à des membres de leurs Iignages respectifs. Pour les lignages Zongo<br />

<strong>et</strong> Ouedraogo, qui forment les quartiers Loungo <strong>et</strong> Zemkom sans présence étrangère, la répartition<br />

des droits de possession entre lignages coïncide avec la répartition de ces droits entre ces quartiers.<br />

Au quartier Widi, les personnes actives du lignage de Guiguemdé Songa - Iignage fondateur du<br />

quartier, fournissant traditionnellement le maître de la terre <strong>et</strong> le chef de la localité - possèdent en<br />

moyenne 60 a de terre mise en culture par les unités de production de l’échantillon; pour les autres<br />

lignages, on note les valeurs suivantes: 126 a pour les membres du lignage de Guiguemdé Tiliguéda<br />

- troisième lignage par ordre d’arrivée <strong>dans</strong> le quartier -, 131 a pour ceux du lignage de Guiguemdé<br />

Wibila - venu à Widi le quatrième -, 91 a pour les cultivateurs du lignage de Guiguemdé Yagued<br />

debzisi - dernier arrivé; mais c<strong>et</strong>te valeur n’est pas connue pour Ie lignage arrivé à Widi en second<br />

lieu <strong>et</strong> dont le doyen s’appelle Guiguemdé Wibila, surnommé Kiébré. Au quartier Segden, les cultivateurs<br />

qui appartiennent au lignage le plus ancien, celui de Guiguemdé Ouango, possèdent en<br />

moyenne 20 a seulement de terre mise en culture par les unités de production de l’échantillon; pour

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!