Méthodes numériques en finance
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6 OPTIONS ET ARBRES BINOMIAUX 45<br />
soit<br />
p = exp(µt) − d .<br />
u − d<br />
De plus, la variance de la r<strong>en</strong>tabilité est σ 2 t, qui vérifie<br />
pu 2 + (1 − p)d 2 − [pu + (1 − p)d] 2 = σ 2 t,<br />
de telle sorte que<br />
(<br />
u = exp σ √ )<br />
t<br />
(<br />
et d = exp −σ √ )<br />
t ,<br />
comme l’avait noté Cox, Ross & Rubinstein (1979).<br />
En fait, rappelons que la valorisation doit se faire sous la probabilité risque neutre p ∗ ,<br />
p ∗ = (exp(rt) − d)/(u − d).<br />
Exemple 18. Pr<strong>en</strong>ons un call d’échéance T = 1 an, de prix d’exercice K = 50, ne<br />
versant pas de divid<strong>en</strong>des. L’action cote égalem<strong>en</strong>t S 0 = 50, avec une volatilité estimée<br />
de σ = 40% par an, un taux sans risque de r = 5% par an. On <strong>en</strong> déduit les valeurs<br />
suivantes<br />
et donc<br />
u = exp(σ √ 1/5) = 1.195884 et d = exp(−σ √ 1/5) = 0.8362017,<br />
p ∗ = exp(r/5) − d = 48.33%.<br />
u − d<br />
La Figure 19 montre toutes les valeurs possibles du sous-jac<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> bleu. Notons que la<br />
valeur du call est égalem<strong>en</strong>t reportée, à chacun des noeuds.<br />
Notons que si Rubinstein (1979) a imposé la contrainte ud = 1 pour des raisons<br />
de simplification de calculs, il reste un degré de liberté. Une alternative possible est<br />
d’imposer p = 1/2 et des considérer alors<br />
]<br />
u = exp<br />
([r − σ2<br />
t + σ √ )<br />
]<br />
t et d exp<br />
([r − σ2<br />
t − σ √ )<br />
t .<br />
2<br />
2<br />
6.6 Pourquoi le prix dép<strong>en</strong>d de Q, et pas de P ?<br />
Valoriser <strong>en</strong> cherchant E P (payoff) revi<strong>en</strong>t à dire que l’on cherche à se protéger <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne.<br />
C’est le principe de calcul de la prime pure <strong>en</strong> assurance.<br />
Ici, on cherche à être couvert dans tous les cas, peu importe les probabilités de hausse<br />
ou de baisse du sous-jac<strong>en</strong>t. On ne peut donc pas utiliser une approche assurantielle,<br />
actuarielle, ou probabiliste.<br />
Toutefois, le prix obt<strong>en</strong>u peut être interprété comme une espérance mathématique,<br />
non pas sous P, mais sous une probabilité ad-hoc, Q, appelée probabilité risque neutre.<br />
Proposition 19. Le fait qu’il y ait abs<strong>en</strong>ce d’opportunité d’arbitrage est équival<strong>en</strong>t à<br />
l’exist<strong>en</strong>ce d’au moins une probabilité risque neutre.<br />
Proposition 20. S’il y a abs<strong>en</strong>ce d’opportunité d’arbitrage, le fait que le marché soit<br />
complet est équival<strong>en</strong>t à l’exist<strong>en</strong>ce d’ une probabilité risque neutre.<br />
Arthur CHARPENTIER - Méthodes numériques <strong>en</strong> Finance