I, 19 B - Gottfried Wilhelm Leibniz Bibliothek

N. 287 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1700–1701 549
omnibus. Les devises ne sont pas des armoiries, qu’on sçait estre propres à ceux qui les
portent: aussi faut il quelque titre aujourdhuy pour les acquerir. Mais pour lever tout
scrupule, il faut sçavoir qu’en France même, depuis que le Roy a pris sa devise, on a
souvent appliqué le soleil à d’autres; lorsqu’on a trouvé qu’il convenoit avec justesse[.]
Et on ne sauroit trouver une occasion où il convienne mieux qu’icy. 5
Le Serpent Python, tué par Apollon, est mis souvent auprés de cette divinité dans
les figures des anciens. Il viendroit encor à propos icy. Car ce serpent marque l’envie qui
accompagne la vertu, et en est vaincüe. C’est pourquoy on pourroit representer le Dragon
étendu mort, ayant une fleche dans le corps; et de loin se pourroit voir une petite figure
de femme qui fuit, dont la chevelure seroit de serpens. Ce qui serviroit à faire connoistre 10
encor plus clairement l’Envie surmontée, sans embarasser le champ de la devise.
Quant au Dieu même, on pourroit le mettre debout la teste rayonnée, comme dans les
medailles Romaines, où il y a: Soli comiti invicto[.] Si l’on veut, on peut encor luy donner
un arc et un carquois[.] Peut estre aussi qu’on le pourroit representer comme voulant
monter, ou estant deja monté sur son char de soleil pour s’elever en l’air, triomphant et 15
couronnant sa gloire apres sa victoire qu’il a remportée sur le serpent ou sur l’envie. Ainsi
le char du soleil, tiré par quatre chevaux dans le meme rang, ou de front, represente assés
naturellement un char de triomphe. Le tout convient parfaitement à l’heureux succés de
la grande entreprise de Sa Majesté qui se donne la couronne à soy même, malgré l’envie
et se trouve en esprit d’aller encor bien loin. 20
Ce char ne resemble pas à celuy de Phaeton trop elevé. Car il est pres de la terre,
dans l’acte de l’elevation, ce qui marque l’acquisition de la nouvelle dignité Royale. Outre
6 de (1 ) ce dieu (2 ) cette divinité L 3 12–17 debout (1 ) avec son arc et carquois: mais il étoit
encor mieux à mon avis, si on le representoit monté sur son char de soleil, et s’elevant en l’air, comme
triomphant, et couronnant sa gloire aprés sa victoire le succes, et se trouuuant en estat d’aller encor
loin. Car le char (2 ) | ayant gestr. | la . . . le char L 3 20 et se . . . loin erg. L 3
3 pris sa devise: nach C.-F. Menestrier, Histoire du Roy Louis le Grand, 1689, Tafel 43, führte
Ludwig XIV. seit 1666 die Devise Nec pluribus impar‘‘ mit Darstellung der Sonne über der Erdkugel.
”
7 figures des anciens: Leibniz bezieht sich vielleicht auf die Beschreibung einer Apollonplastik bei Plinius
d. Ält., Naturalis historia 34, 59. 13 medailles . . . invicto: Kaisermünzen des 4. Jahrhunderts mit
dieser Inschrift sind abgebildet in L. Beger, Thesaurus Brandenburgensis selectus, Vol. 1, Pars 2, 1696,
S. 792, 797 und 804, von dem Leibniz ein Exemplar zum Geschenk erhalten hatte (I, 13 S. 217).
24. 10. 2005