I, 19 B - Gottfried Wilhelm Leibniz Bibliothek

704 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1700–1701 N. 381
esperance la qualité d’honneste homme. Outre, que j’ay un peu l’atteinte de croire, que
de rechercher de l’Employ avec empressement, se peut comparer à l’apprentissage d’une
langue étrangere; qui est fort aisé pour la jeunesse, mais une espece de torture pour des
personnes avancez en age. Voilà Monsieur, le sujet de ce depit susmentionné. J’espere,
5 qu’à examiner les deux extraicts des lettres de M r le Comte Oxenstierna, vous ne le
condamnerez pas tout à fait; et qu’il me sera pardonnable de m’étre embarqué sur des
invitations si positives.
Pour ce qui est de l’Employ, que Sa dite A. Monseigneur le Prince de Furstenberg
m’a fait offrir, et confirmé de sa propre main, par une lettre de Dresde du 4. Janv.
10 1700. (Je ne sçay pas si mon Epistola Nob. Poloni y peut avoir contribué!) j’en aurois
été fort accommodé, si la rupture entre les deux Roys ne fût survenue. Maintenant celà
m’embarrasse; le monde trouveroit à redire, qu’ayant eu un Pere engagé dans le Service
de Sa Mj té de Suede, et deux Freres, et un Beau Frere qui le sont encore, je passasse au
Service d’un Prince Ennemy; C’est une delicatesse qui me travailleroit toûjours, même
15 sans considerer la perte qui me seroit assurée, d’une petite terre, que j’ay dans le Pays
de Breme, et de 2. maisons à Stade, me fait maintenant chercher des defaites; et dit
Monseigneur le Prince est assez benin, pour les agreer. Si la Paix se faisoit, comme les
Gazettes nous le font esperer, je n’auray peut-étre pas sujet de me repentir de ce dilay.
Mais que faire, en cas que la Guerre continue? Non est mihi nimis tanta domi supellex; Le
20 soin de ma famille me devroit faire penser à quelque employ; cependant le susdit passage
de Suede m’a fait trop craintif, pour en chercher, et nous sommes dans un Siecle, où l’on
n’en offre plus. Je sents presque que je m’accoquine quasi peu à peu à la Campagne; quod
invisa primum desidia postremo amatur. Si je [le] pouvois faire traduire en beaux rimes
Alemands, je le ferois mettre sur ma porte icy, ce celebre quattrain, que l’on trouve sur
25 je ne m’en souviens plus, quelle maison de Campagne en France:
9 lettre: nicht gefunden. 10 Epistola Nob. Poloni: Ch. J. Nicolai v. Greiffencrantz, Epistola
Nobilis Poloni super electione Saxoniae Electoris ad regem Poloniae, 1697. Vgl. I, 15 N. 195 u. N. 236.
11 rupture: mit dem Nordischen Krieg, in dem die Könige von Polen und Schweden einander feindlich
gegenüber standen. 12 Pere: Daniel Nicolai v. Greiffencrantz. 13 Freres: Adolf Friedrich und
Daniel Nicolai v. Greiffencrantz. 13 Beau Frere: v. Höpken. 17 f. les Gazettes: z. B. im M e r c u r e
historique et politique, 30, Jan., Febr., März 1701 (S. 107, S. 332, S. 243) wird von einem baldigen Frieden
gesprochen. 19 Non . . . supellex: vgl. H. Grotius, Myrtilus, sive idyllium nauticum ad Danielem
Heinsium, in: Ders., Poemata, 1617, 2. Aufl. 1639, hier S. 67. 23 invisa . . . amatur: vgl. P. Cornelius
Tacitus, Agricola 3, 1.
24. 10. 2005