Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie

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La siipérioi'ilé de l'arl byzantin, durant, des siècles, fut donc
réelle. Quant aux étrangers, — et l'on pourrait presque dire
quant aux barbares, — ils durent accepter d'autant plus
aisément les modèles de Byzance, qu'ils y trouvaient, comme
on l'a observé avec justesse, une richesse d'ornementation
toujours admirée du vulgaire.
Reste à dire comment, à une époque où les communications
étaient si rares et si difficiles, l'influence byzantine put
rayonner à des distances si prodigieuses. Ce fait s'explique
par les relations que notre pays n'avait cessé d'entretenir
avec l'Orient. Au v" siècle, l'empereur d'Orient était encore
le souverain nominal de tous les pays qui avaient composé
le grand empire romain; c'est à lui que les opprimés avaient
recours, et les chefs, quels qu'ils fussent, barbares ou
romains, qui gouvernaient ces pays, faisaient grand cas
de l'investiture donnée par le successeur de Constantin. C'est
ainsi que Clovis accepta de l'empereur Anastase le diplôme
de consul, avec un diadème orné de pierreries ; le roi franc
revêtit dans la basilique de Saint-Martin la tunique de ))ourpre
et la chlamyde consulaire, et ceignit le diadème envoyé par
Anastase, consacrant par là, jusqu'il un certain point, la
suprématie de l'empereur d'Orient. Pépin le Bref, à l'imitation
de Clovis, se mit directement en contact avec la puissance
byzantine dans l'exarchat de Ravenne. Plus tard encore,
on verra Charles le Chauve s'habiller à la mode des Grecs,
malgré l'antipathie publique pour les parures étrangères, et
Mezerai ira jusqu'à dire que le roi faisait peur aux chiens,
qui aboyaient à son passage.
Charlemagne lui-même est sous l'influence byzantine,
malgré la largeur de ses vues et si éloigné qu'il soit, par ses