Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie

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les monnaies étaient placées dans les sépultures pour per-
mettre au défunt de payer à Caron le naulum, prix de la
traversée du Styx, et que, d'un autre côté, une seule pièce de
monnaie par individu suffisait à titre de naulum, mais que
parfois cependant on en employait deux et même trois (i).
Cette circonstance de la découverte de plusieurs sépul-
tures sous un même (umulus est extrêmement rare, nous
n'en connaissons pas d'autre exemple en Belgique qu'à
Tliisnes, où l'on reconnut des os d'enfant confondus avec
ceux de personnes adultes (2).
L'existence de quatre sépultures différentes étant prouvée,
il nous reste à examiner si les inhumations ont eu lieu à des
époques différentes ou bien s'il s'agit ici de plusieurs per-
sonnes inhumées en même temps. Cette double question
doit pour nous être résolue dans ce dernier sens. Mais
quelques savants ont cru que les tumulus étaient des monu-
ments de famille qu'on ouvrait et qu'on refermait au fur et
à mesure qu'on y introduisait un nouveau corps, comme de
nos jours nous voyons les caveaux funéraires être ouverts
et refermés chaque fois qu'un membre de la famille meurt.
Un examen plus approfondi doit rendre patente l'erreur
desdits savants. Tous ceux qui ont fouillé des tumulus à
grandes proportions, comme celui dont il est ici question,
savent qu'ils se composent d'une terre i)resque aussi dure
(pie la pierre et que l'on ne parvient même à creuser une
galerie (ju'avec le secours de la ))ioche. Peut-on admettre
(0 Voyez à re sujet : Uiillelindca Commissions roi/olcx d'art cl d'archiuiloiiie,
t. Il, p. 100, et les auteurs qui y sont (
(2) lljillclin pi'écit*^, t. IV, p. 58.">.
ilés en iiotc.