Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie

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les deux cités réunies, auxquelles se joignirent fréquemment
les autres petites villes du pays.
Les plus anciens documents sur ces luttes datent du mi-
lieu du xiif siècle et nous révèlent qu'elles eurent pour
cause première la révolution qui amena à Liège l'élection
des bourgmestres par le peuple; jusque-là ils avaient é!é
choisis par les nobles et [)armi les nobles. Pendant ces
troubles, les Dinantais se déclarèrent contre leur évèque
Henri de Gueidre :
ils embrassèrent le parti populaire dirigé
à Liège par leur compatriole Henri dit de Dinant, lequel était
venu lui-même entraîner st*s concitoyens dans la ligue. Grâce
aux secours que ses puissants voisins le duc de Brabant, les
comtes de Gueidre, de Looz et de Juliers lui fournirent,
l'évèque de Liège eut raison de ses sujets insurgés, mais il
dut faire le siège en règle de plusieurs villes de ses états.
Saint- Trond capitula en mai 1255; Liège, au mois d'octobre
suivant; Huy succomba vers le même temps; Dinant seul
tint bon jusqu'au 15 décembre (i) et ne se rendit pas sans
conditions, carie lendemain, Henri de Gueidre octroya aux
batteurs de cuivre une charte qui respectait une partie de
leurs privilèges. Cette charte, restée inédite^ règle d'abord
le droit à payer par un bourgeois natif de Dinant et par un
étranger pour être admis dans la corporation des batteurs de
cuivro; elle prend quelques dispositions à l'égard des objets
fabriqués par eux, ap|)rouve la défense de travailler les
samedis et pendant le mois d'août, et permet de faire divers
ustensiles du métier de t(;lle dimension qu'ils voudront. Tous
(i) Hknaux, lliatoire du pays de Lit'ye; éd. do 1856, t. 1", p. 97, iioti; 1.