Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie

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Il n'y avait donc que le tertre lui-même à gravir pour
arriver au tombeau proprement dit où s'est accompli le
sacrifice de Polyxène, et la conclusion indiquée par mon
contradicteur lui échappe complètement : certains passages
d'Euripide, qui sont cités plus loin et que Sénèque a eus
évidemment sous les yeux, ne laissent d'ailleurs aucun doute
sur l'intention de ce dernier de faire monter Néoptolème
jusqu'au sommet du tumulus, en terre amoncelée, de
son père.
Mon contradicteur a donc omis de « s'assurer du sens
» du texte ancien (de Sénèque) avant de le citer. »
— P. 435 à 437, On invoque Freund pour définir la por-
tée du mot nefas. Or voilà que, pour la seconde fois, je dois
articuler contre mon honorable adversaire le reproche qui
lui a été si sensible, de s'arrêter dans une citation,— c'est par
simple inadvertance, je le veux bien, — mais ce qui ne lui
est pas favorable n'en reste pas moins omis. Voici, en effet,
ce que Freund ajoute un peu plus loin : « Nefas! s'emploie
» aussi (|uelquefois comme interjection : ô crime! chose
» affreuse! o honte! chose inouïe! » C'est aussi ce que dit
Forcellini
: < Nefas! aliquando interseritum sermoni more
» interjectionis ut nialuni! indifjnwn! » Or, dans les passages
de Virgile et d'Horace cités comme exemples, il n'y a guère
d'apparence de profanation. Orelli, le commentateur, va
même jusqu'à dire tout simplement à propos d'un de ces
passages :
« Heu nefas! vehenientius quam ali! et o! » Et
l(>s traducleurs traduisent, en effet, nefas! par une des
formes banales : ô crime! ô forfait! Iiélas! spectacle ef-
frayant! etc., etc.
Mais (pTcsI-il besoin de cela? Sénèque ne dit-il pas lui-