Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie

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la j)r(Hivo du tait que uous avançons. L'origine réelle de cette
dernière ville remonte peut-être au delà de la seconde moitié
du XIII*" siècle; il est néanmoins certain que c'est alors seu-
lement que Bouvignes commença à prendre quelque dévelop-
pement, et nous partageons entièrement à cet égard l'opinion
de ,1. Borgnet. En 1213, ses souverains, par une charte de
commune, lui octroyèrent ses premières libertés (i). Dix-sept
ans plus lard l'accroissement de sa population était devenu
tel qu'on dut remplacer l'ancienne enceinte par une autre
beaucoup plus vaste. A mesure qu'elle prend de l'extension,
grandit aussi l'animosité des Dinanlais, jaloux de voir des
concurrents s'établir à côté d'eux. Telle fut la source des
guerres cruelles dans lesquelles des souverains et des puis-
sants seigneurs intervinrent, et qui aboutirent à la destruction
de Dinant, en 1465.
L'histoire de l'industrie de la batterie de cuivre est donc
inséparable de ces événements politiques, et nous sommes
forcé de mettre ceux-ci en lumière. Ils nous initieront, du
reste, à cette vie du moyen âge, et feront voir que la con-
currence commerciale dans notre pays ne fut rien moins que
pacifique; elle y engendra, au contraire, des antagonismes
aussi violents que ceux qui ruinèrent les républiques ita-
liennes.
S'il faut en croire les historiens namurois et luxembour-
geois, les premières traces des luttes meurtrières à Dinant
et Bouvignes remontent au temps où le comté de Namur,
abandonné par ses légitimes souverains à la merci de
Henri Ili, comte de Luxembourg, qui s'en empara, c'est-à-
(i) J. Borgnet, Cnrtulaire de Bouvignes, p. 1.