Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie

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(Dea). Il s'agit donc do savoir si, aux veux des anci(Mis, un
lieu consacré à une divinité pouvait être profané par la
présence d'une autre divinité, si les prescriptions du droit
divin à Rome s'appliquaient aux Dieux aussi bien qu'aux
liommes. La chose me parait au moins très-douteuse. Virgile,
en rapportant le l'ait, s'abstient de l'apprécier, tandis que
Senèque, en avançant un fait analogue, le condamne, nefus!
Mais abandonnons le domaine des fictions poétiques et
recourons à des témoignages plus sûrs. Tout le monde sait
que les tombeaux étaient consacrés aux Dieux Mânes; des
milliers d'inscriptions funéraires commencent par la formule :
Diis Manibus sacrum. Lorsque Gains s'occupe dans ses
Inslitutes (i) de la division des choses, il donne, pour
exemples de choses de droit divin, les choses sacrées et les
choses religieuses; puis, définissant ces dernières, il avance
que ce sont celles qui sont attribuées aux Dieux Mânes; il
ajoute qu'on peut à volonté rendre religieux un lieu, dont on
a la propriété, en y enterrant un mort.
Si le jurisconsulte Romain ne cite que les tombeaux
comme lieux religieux, c'est qu'ils étaient les seuls qui
eussent de l'intérêt au point de vue du droit civil. Mais
d'autres lieux avaient le même caractère; tels étaient les
endroits frappés par la l'oiidre. Or nous apprenons par des
textes fornu^ls (2) (\uo ceux-ci ne pouvaient être foulés aux
(ij 1[, 5 :
Divhii jiiris sunf vcliiti res sacrœ et relir/iofiœ. § A relhiiosœ (sunt)
qitœ diis Muiiibus reliclœ siiiit. § G, Religiosiiiii vero nosira voliintale facimus,
niorlinnii infert'nlfs in locum iioslrinii. Cf. Justixiax Iiislil., l\, Ut. 1, !).
(î) Ammian. Merccll., XXIM, S, lô : ni hoc modo coiilacla loca nec inineri
«