Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie

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» question. Ainbiorix serait donc représenté foulant aux
» pieds un objet sacré que, pendant sa vie, il entourait
» de toute sa vénération. Si la prosopopée n'était pas
» déplacée dans un rapport, je dirais que l'ombre du chef
» éburon se lèverait de sa tombe pour protester contre le
» sacrilège dont on le rendrait coupable. »
Celle conclusion soulevait différentes questions :
Ksl-\\ vrai que, l'étymologie aidant, un piédestal soit une
élévation du sol sur laquelle on marche?
La mythologie des peuples du nord comportait-elle bien
le mouvement oratoire relatif à \ombre d'Ambiorix (i)?
Si, par hypothèse, chez les Grecs et les Romains, il était
interdit de monter sur un tombeau, en était-il de même chez
les barbares, dont était Ambiorix?
On n'a pas continué la polémique soulevée par ces
questions (2); elles sont donc, au moins provisoirement,
considérées comme vidées, et le seul et uni(iue point encore
en discussion est de savoir si, chez les Grecs et les Romains,
fouler un tombeau sans intention mauvaise était une profa-
nation.
On voit, — c'est une redite, — qu'il n'y a pas là de quoi
exciter beaucoup de colère, et qu'on peut discuter cela avec
calme et sans fiel.
Ce piédestal d'Ambiorix est en vérité un détail de pure
érudition, comme l'a appelé M. le premier président Grand-
f) Vomhre d'un barbare, n'est-ce pas un abus de termes analogue à la déno-
mination de con. i-rimae exercit. belg. centurio, qu'on donne (jueiquc part a un
capitaine de nos grenadiers?...
(2) Lire a ce sujet le Journal des Beaux- Arts du 51 décembre 187:2, du 15 et
du 51 jiiiivier 1S75.