Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie

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moins sùi- ot obligea, sans doulc, les habitants de la eontrée
à se concentrer dans les villes (i).
Voilà répoquc restreinte, moins de deux siècles, que
semblent indiquer nos grands tumulus belges : s'ils ne
contiennent rien de gaulois, c'est qu'ils appartiennent à une
époque déterminée où la Belgique actuelle ne recelait plus
d'éléments gaulois : en effet, à l'époque romaine, les Belges
d'origine germanique avaient depuis longtemps repoussé de
notre sol l'élément gaulois proprement dit (2).
On a déjcà remarqué que les seules et rares sépultures de
notre pays où l'on rencontre de l'analogie avec les sépultures
gauloises sont situées tout au midi de la Belgique; c'est
ég^alement dans la partie méridionale de la Belgique qu'ont
eu lieu d'autres ti'ès-rai'es découvertes (non sépulcrales)
ayant un caractère gaulois(?), le vase d'0nnezies(3), le collier
ou bracelet de Frasnes lez-Buissenal (4), etc. Gela tend
à prouver que l'occupation germaine fut assez puissante chez
nous pour annihiler ou au moins pour refouler aussi loin
que possible l'inlluence gauloise.
Or l'on comprend parfaitement que les Nerviens et les
autres Belges d'origine germaine qui s'isolaient chez eux de
toutes relations commerciales avec leurs voisins, aient pu
aussi établir une sorte de blocus moral et s'affranchir de
toute imitation des usages de ceux-ci. Ils étaient établis
depuis un long esjiace de temps, anliriuilus, sur notre sol :
d'ailleurs cette période correspond, sans doute, au plus gi'and
(1) Bull, (les Comin. roij. d'aii cl iVurcliéol., V, p. 505; VI, p. 295.
(2) Caes., /.'. (;., II, i : Aiiliquiliis .. Grillon expiilisse.
(3) BhIL (les Coinin. roi/, d'ail cl iVarclu'i^l., III, p. 257.
(4) tbkl,, XI, p. 5-25.