Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie

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tumulus de Drusus, de Gordien, d'Aradion, de Probiis?
Qu'on se donne la peine de se transporter près de Landen,
à Wamont, et l'on y verra un tumulus qui couvre plus d'un
demi-hectare de terrain et qui, moins grand certes que les
immenses tumulus cités, suffirait déjà amplement à expliquer
les vers de Virgile où Énée, après avoir parlé à ses compa-
gnons, du bord du terrassement, ex aggere tumuli, s'en va
ensuite vers le monument même, multis mm milHMis.
Il y a quelque chose de bien plus solennel et de plus
poétique dans cette procession qui s'avance sur une pente,
que dans l'hypothèse contraire : Énée avec ses compagnons
se dirigeant, à plat terrain, d'un tertre vers un tombeau;
rien là qui fasse image...
— Mais pour cela, objecte-t-on, il faudrait que le tertre
funéraire fût bien vaste...
— Pourquoi pas?
— Parce que, dit-on, il répugne de supposer au tonibeau
d'Anchise une telle étendue, quand on réfléchit en quelles
circonstances et par qui il a été érigé...
E71 quelles circonstances?... Mais ne savons-nous pas que
le tombeau d'Anchise était placé au pied du mont Eryx (i),
de même que \ingens agger de Dercennus était dominé par
un mont élevé, monie sub alto (2)? Voilà déjà la nature, à
(i) C'est cei endroit, à raison de sa position en Sicile (dans le voisinage de
Drépane, où Ancliise était mort, Ae«., 111,710), qu'il faut choisir comme le lieu de
sépulture de ce derniir, d'après l'opinion d'HvGiN, 1', 260, plutôt que de Pausanus,
des schoUastcs d'HoMÉRE et autres, qui indiquent des localités différentes.
Comp., du reste, Aen., V, 579).
(2) Le tombeau de Misène, établi aussi monte sub aerio (Aen., VI, '255) et qui
était un m'pnlcrum ingenli mole imposiliiiii, ne serait, d'apiès les commentateurs
récents (Heynk et Wagner, H, p. S86; Koriîigkr, II, p. oT5), qu'un tumulus de
terre rapportée : exemple
de plus à invoquer à l'appui des autres ci-dessus cités.