Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie

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A la question ainsi formulée par M. de Gaumont fut
faite, comme le rappelle M. de Gougny, une réponse de
M. Gastan (i), qui n'admettait pas que les découvertes opérées
en Bretagne pussent autoriser « le scepticisme de M. de
Gaumont à l'endroit des résultats certains à attendre de
l'étude des antiquités celtiques. » Pour M. Gastan, la vérité
se trouve exclusivement dans l'hypothèse finale, à savoir la
superposition d'incinérations gallo-romaines à des sépultures
purement celtiques, et il citait des faits à l'appui, pour
démontrer que, loin de constituer une anomalie, c'était là« une
pratique constante des Gaulois nouvellement soumis. »
A ce sujet, M. de Gougny fait observer avec raison que,
loin de prouver l'abandon du mode tumulaire à l'époque
gallo-romaine, le fait de la superposition d'une incinération
à une sépulture celtique démontrerait, au contraire, la persis-
tance de cet usage. « S'il eût été complètement délaissé,
pourquoi certains Gaulois auraient-ils, jusqu'au iv" siècle, fait
déposer leurs cendres dans les tumulus, au lieu de les
placer dans les cimetières, conformément à la coutume
généralement adoptée? De l'étude des faits ci-dessus consta-
tés doit ressortir, ce me semble, cette conclusion : en même
temps que les Gallo-Romains, en majeure partie, déposaient
leurs urnes cinéraires dans les cimetières et le long des voies
publiques, d'autres les renfermaient dans des tumulus déjà
occupés, sépultures de famille selon toute vraisemblance,
ou, à leur défaut, dans des tombelles spécialement élevées
à leur intention, comme celles de Rosmeur, de Poulguen,
de Locmariaker et de Belgique. »
(0 Bulletin monumental, p. 368.