Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie

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M. de Gougny, qui ne nie pas, loin de là (comme on vient
de le voir), les superpositions de sépultures d'âge diffèrent,
invoque, ;i propos de la coutume d'enterrer en d'anciens
tumulus, le capitulaire de Gharlemagne qui ordonne de
porter les corps des Saxons chrétiens dans les cimetières de
l'Église et non ad tumulos 'paganoriim ; il ajoute que Lub-
bock et Bateman citent des exemples semblables en Angle-
terre.
Il n'en constate pas moins que, même en France et, qui
plus est, même en Bretagne, où l'on s'était accoutumé à ne
voir que des restes de la civilisation antéhistorique, une
certaine quantité de tumulus a pris définitivement place
dans la période historique, ainsi que l'insinuait M, de Gau-
mont dès 1862,
Quant au nombre d'anneaux qu'il faut remonter dans la
chaîne des siècles pour retrouver l'origine de l'inhumation
tumulaire en Gaule, c'est là, pour M. de Gougny, une
question que l'on ne saurait aborder, même hypothétique-
ment, dans l'état actuel de la science ; il aurait pu ajouter
que la série de ces anneaux est innombrable et naturellement
très-enchevêtrée ; car, chez tous les peuples, même chez les
Grecs, comme le remarque justement Beulé (i), les collines
(tumuli) ont fourni des modèles aux tombeaux.
M. de Gougny termine son travail par cette question :
« Gomment se fait-il que la Belgique n'offre pas de tumulus,
c'est M. Schuermans qui nous l'apprend, antérieurs à l'occu-
(i) Principes de Vart grec avant Périclès, p. 15.
Isidore de Séville, après avoir dit{XV, 11,1) que les grands claiciit ensevelis
sous des montagnes, ajoute : « hide tractum, ut super cadnvcra aitt pyramides
fièrent, uni ingénies columnae coUocarenlur. »