Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie

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dejoyaux et ces lahles d'argenl et d'or niellées, qu'il distribue
par sa volonté dernière comme il aurait pu faire des pro-
vinces de son empire; ou pénétrez, le jour de l'an, dans la
salle du trône, pour admirer les bassins de vermeil tout
remplis de pierreries que les seigneurs viennent déposer
aux pieds de leur maître, et jugez du travail dévolu à l'art
des orfèvres appelés à donner aux métaux précieux les formes
les plus riches et les plus variées. Sous Louis le Débonnaire,
le moine de Saint-Gall nous montre ce prince donnant aux
églises des missels couverts de plaques d'or. Les comtes et
les grands dignitaires ne devaient pas attacher moins d'im-
portance aux joyaux et aux produits de l'orfèvrerie, car nous
voyons jusqu'à des èvèques oublier l'humilité chrétienne au
point de garnir leur table de coupes d'or et d'argent enrichies
de pierres précieuses. »
Il va sans dire, d'ailleurs, que l'art du ix' siècle imite les
byzantins sans les perfectionner. L'élément barbare se laisse
voir dans la disproportion des membres , dans l'exagération
des tètes, dans l'énormité des pieds et des mains, dont les
doigts allongés se retournent au dehors, et enfin dans la
rudesse de l'exécution. L'art nouveau n'est pas près de
naître; les manuscrits francs sont émaillés de grosses rémi-
niscences de l'antique; c'est ainsi que dans leurs calvaires
on voit appai-aître Apollon et Diane pour personnifier le
soleil et la lune. — Pas de progrès sensible dans la seconde
moitié du siècle. Les proportions sont trop longues, les nus
sont grossiers, l'ignorance anatomi(pie est conqjlète ; les plis
uniformes des byzantins ne sont pas même bien copiés et
font place à des draperies d'un arrangement pénible et
gauche. Vers la lin du siècle, on ne connaît encore que deux