Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie

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Mais voici qui achève la ruine :
Énée, a-t-on dit ici, harangue ses compagnons, placé qu'il
est sur le bord du tumulus d'Anchise ; puis il va avec eux au
haut du lei'tre, à l'endroit où se trouve le tombeau propre-
ment dit.
« Dans ce cas, objecte-t-on, Virgile s'est servi iVune ex-
)^ pression fort impropre en écrivant ibat ad (umulum. On
» NE DIT PAS d'une personne qui se trouve au bas d'une col-
» line, qu'^//e va, mais bien ([nelle monte au sommet de
» cette colline. Par conséquent, dans la supposition, bien
» entendu, que le tumulus fût un monument distinct de Vag-
» ^er,il (Virgile) aurait dû écrire ascendehat ad lumulum. »
Même en plaçant complaisamment Énée au bas de la colline,—
ce qui n'est pas, on l'a vu, — on est forcé ici de dé-
cliner au nom de Virgile cette leçon de latin qu'il ne mé-
rite nullement.
En effet, on se borne à choisir dans le V chant de
l'Enéide, celui-là même où il est parlé du tumulus d'Anchise,
d'autres exemples d'emploi du verbe ire : Virgile en fait
usage comme synonyme de se mouvoir ou se Iransporler
d'un lieu à un autre, que ce dernier soit plus élevé, it cla-
mor coelo (V, 4-ol), ou (ju'il soit plus bas, comme lorsque
Junon expédie Iris à la flotte troyenne et que, du haut de
l'Olympe, elle envoie à sa messagère, le secours des vents,
ventos adspirat euxti (V, ()07), etc.
Tite-Live, autre écrivain de la bonne latinité, ne dit-il pas
fort bien : ire in Capitolium (III, 17)? Quand cet historien
cite le fameux :
Montons
au Capitale! qui est devenu, sous
cette formule connue, un motto vulgaire de la politique
moderne, ([uelles sont les expressions dont il se sert? Les