Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie

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aux gages mensuels de iO francs (i). Il fut aussi un fondeur
en cuivre très-expert, et c'est probablement à cause de son
habileté qu'il fut appelé au service du duc pour l'exécution
d'œuvres que ce prince voulait lui confier : nous avons
recueilli dans les Archives du département de la Côte-d'Or
beaucoup de renseignements sur ses travaux.
On sait que Philippe le Hardi fit construire à ses frais un
magnifique couvent pour des chartreux dans le lieu dit
Ghampmol, près de Dijon. S'il nous avait été donné de voir
l'édifice tel qu'il était à la mort du duc, on y aurait eu réunis
des spécimens de l'art flamand de tous les genres dus aux
premiers artistes de cette belle époque de la seconde moitié
du XIV* siècle. Joseph eut la charge de fondre les objets en
cuivre destinés à l'église. Une demeure, avec un terrain
spacieux pour les ateliers lui fut louée à Dijon aux frais du
duc, qui avait enjoint à son receveur de lui faire bailler
« maison et ouvroir » , et tout ce qui lui était nécessaire
à l'exécution des œuvres qui lui avaient été confiées. C'est
là que Joseph fondit successivement, de I08G à 1590,
(i) « A Colin Josef, de l)y(iani, caiionnier de Monseigrieur, pour des gaiges
V de X francs puiir mois que Monseigneur lui a ordonne/ avoir oudit oflice, tant
» comme il lui plaira, sicomme il apperl par mandement dudit Monseigneur fait
» sur ce, donné a Gand, le vje joui' de janvier xiijc liij"" et v. » (Registre n" B.
1466, fol. XXXV v», compte de la recette générale des finances de 1586-1587.)
Le nom de Joseph a été cité par le comte Léoa de Laborde" dans les Ducs
de Bourgogne, preuves, 1. 1'^', table, p. hid; mais il y est appelé Joseph Colart :
de son prénom on a lait son nom de famille. Cette erreur doit être attribuée
à la source où cet écrivain a puisé, et qu'il indique dans la préface du t. 1",
p. Lxxiii. M. Canat s'est également trompé dans son article intitulé : Note sur
les mitUres des œuvres des ducs de Bourgogne, suivie d'une note sur Joseph
Colare, fondeur et canonnier, qui a été publié dans le Bulletin monumental
de DE Caumont, année 1835. Nous avons déjà eu l'occasion de le dire dans nos
Archives des Arts, des Sciences et des Lettres, t. il, p. 5:2