Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie

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Balderic, et lui inspira, au dire de la tradition , le projet de
construire l'église Saint-Jacques, dont il peiixiiit lui-même
le chœur. Comme il résida à Liège pendant vingt ans, on
peut penser que l'artiste byzantin ne fut pas sans influence
sur la création de l'école liégeoise, qui devait si rapidement
grandir.
C'est évidemmentà l'influence byzantine qu'il faut reporter
les sculptures en métal, d'un goût déjà très-avancé, qu'on
mentionne dès le x' siècle dans les annales de notre pays et
dont certains spécimens ressemblent fort à ce qu'on a désigné
depuis sous le nom de dinandcries. Un des plus curieux,
connu seulement par la tradition, est le pupitre-aigle (i) de
Foulques, abbé de Lobbes en 971. Ce pupitre était garni
de quatre lampes distribuées en forme de croix. Leurs
réservoirs, fondus en cuivre, capricieusement ciselés et dorés,
reposaient sur des bases d'argent. En avant se projetait un
aigle, travail de fonte parfaitement doré, qui, à volonté,
étendait ses ailes pour supporter le livre des Évangiles, ou
les repliait. De même son cou, qui avançait et reculait alter-
nativement, livrait passage à la fumée de l'encens qui brûlait
dans son corps, sur des charbons cachés. La fonte, la
ciselure, la mécanique avaient donc collaboré à cette
invention rafiinée, qui était à la fois un pupitre, un candé-
labre et un encensoir (2).
Au XI" siècle renaît enfin la statuaire monumentale. Le
fatidique an 1000 a passé, et le monde, malgré les prophètes,
(i) Il est d'usage, dit Durand de Mende {Rutionale divin, oflicionini, Ub. IV,
c. 24, n° 20) de lire l'Évangile sur l'aigle pour se coufornior ii ces piiiolcs du
psaume xvii : « Il a volé sur les ailes '.les vents. »
(i) Ti:xii;iî, Uicl. il( l'orfèvrerie.